(Chicago) Le célèbre avocat Michael Avenatti a déclaré lundi que R. Kelly avait versé 2 millions US pour qu’une présumée victime dans une affaire de pornographie juvénile ne vienne pas témoigner lors d’un procès qui s’est achevé en 2008 par l’acquittement du chanteur.

« R. Kelly a acheté son acquittement », a déclaré M. Avenatti lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il a fourni des détails sur ce qui serait, selon lui, des efforts de longue haleine menés par R. Kelly pour empêcher plusieurs filles de l’accuser publiquement d’agression sexuelle.

Il a aussi affirmé que le chanteur avait versé au moins 100 000 $ US à un associé pour qu’il retrouve des vidéos le montrant en train d’avoir des relations sexuelles avec une mineure portée disparue par la suite.

L’avocat a indiqué qu’il représentait trois victimes présumées, trois parents de victimes et trois collaborateurs de R. Kelly, qu’il a qualifiés de « dénonciateurs ».

Michael Avenatti a beaucoup fait parler de lui au cours des derniers mois. En plus d’avoir été l’avocat de l’actrice pornographique Stormy Daniels — qui affirme que le président Donald Trump a tenté d’acheter son silence concernant les rapports sexuels qu’ils auraient eus avant que M. Trump devienne président —, il a été accusé en Californie et à New York d’avoir volé de l’argent de ses clients et d’avoir tenté d’extorquer des millions de dollars du fabricant de vêtements de sport Nike.

Me Avenatti a fait ces révélations quelques jours à peine après que R. Kelly a été formellement accusé à New York et à Chicago. Les procureurs affirment que le chanteur de 52 ans et son entourage ont recruté des filles et des jeunes femmes pour se livrer à des activités sexuelles illégales et ont tenté de dissimuler les faits allégués en payant et en menaçant les témoins et les victimes.

R. Kelly a été arrêté et est toujours détenu. Il doit comparaître mardi pour une audience sur le cautionnement.

Ces révélations publiques de Me Avenatti, qui avaient déjà été exposées de manière plus générale dans les actes d’accusation, ont poussé certains observateurs à se demander si l’avocat tentait ainsi de s’aider lui-même en fournissant des informations aux procureurs dans l’affaire Kelly.