(Washington) Plusieurs candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020 ont appelé le Congrès à engager une procédure de destitution contre Donald Trump, seul moyen selon eux de poursuivre le président pour obstruction à la justice.

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Robert Mueller a commenté son propre rapport lors d’une brève allocution mercredi avant-midi au département de la Justice.

Prenant la parole pour la première fois depuis la conclusion de l’enquête russe, qui a duré près de deux ans, le procureur spécial Robert Mueller a estimé qu’un président en exercice ne pouvait « être poursuivi pour une infraction fédérale tant qu’il est en fonction ».

« C’est anticonstitutionnel », a-t-il insisté, renvoyant la balle au Congrès, où plusieurs enquêtes parlementaires ont été ouvertes.

Des candidats démocrates favorables à cette procédure ont pris la balle au bond, malgré la réticence des dirigeants du parti.

« Étant donné la réalité d’un président qui s’estime au-dessus des lois, le Congrès doit continuer ses enquêtes », a réagi Bernie Sanders, indiquant qu’il soutiendrait une procédure de destitution si la puissante commission judiciaire « l’estime nécessaire ».

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Pete Buttigieg

« Ce que Robert Mueller a fait n’est rien d’autre que renvoyer (le dossier) vers la (procédure de) destitution », a tweeté la sénatrice de Californie Kamala Harris.  

Pour Pete Buttigieg, la déclaration de Robert Mueller « est la plus proche possible d’un renvoi vers une destitution ». Le procureur « n’a pu ni disculper ni inculper le président, il a donc transmis le dossier au Congrès, qui seul peut faire rendre des comptes en bonne et due forme », a-t-il expliqué.

« C’est au Congrès d’agir. Il devrait » le faire, a renchéri la progressiste Elizabeth Warren, alors que Beto O’Rourke soulignait « l’obligation morale et légale » du Congrès d’engager immédiatement la procédure.

« Il doit y avoir des conséquences, des comptes rendus et une justice », a commenté le candidat du Texas.

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Julian Castro

« Personne n’est au-dessus des lois », a enfin assuré Julian Castro.

Grand favori de cette course à l’investiture, l’ancien vice-président Joe Biden ne s’est pas encore exprimé.

La direction du parti est réticente à engager cette procédure, affirmant qu’elle entraînera une division dangereuse du pays et brouillera le message des démocrates dans l’optique de la présidentielle.  

Et même si elle aboutit à la Chambre des représentants, où les démocrates sont majoritaires, la procédure a peu de chances de passer au Sénat, contrôlé par les républicains.