(Washington) Le candidat démocrate à la présidentielle 2020 Joe Biden rencontrera mardi des enseignants, premier évènement public du septuagénaire, en tête des sondages dans son camp, depuis un grand rallye de campagne il y a dix jours.

Ce rythme lent de campagne suscite des interrogations, d’autant que ses 22  rivaux pour l’investiture du parti démocrate multiplient les rencontres avec les électeurs.

La lenteur de la campagne de Joe Biden pourrait offrir des munitions à Donald Trump, qui a déjà affublé l’ancien vice-président de Barack Obama du surnom «Sleepy Joe» (Joe l'endormi).  

Joe Biden, 76 ans, et son épouse Jill participeront à une séance de questions-réponses organisée par le syndicat d’enseignants AFT, mardi après-midi à Houston. En soirée, le candidat animera une levée de fonds dans la même ville du Texas.  

Dans la foulée mardi, son équipe a annoncé plusieurs autres rencontres cette semaine.  

Ce sont les premiers évènement publics organisés depuis son premier grand rallye de campagne à Philadelphie, en Pennsylvanie, le 18 mai.  

AP

Bernie Sanders était de passage au New Hampshire, lundi.

Dans ce même intervalle, Bernie Sanders, numéro deux de la course à l’investiture démocrate et autre septuagénaire (77 ans), a visité quatre États américains tandis que la plupart des nombreux autres candidats ont sillonné le pays, parfois au pas de course.  

Ses rares évènements publics n’ont en tout cas pas empêché Joe Biden de conforter sa large avance en tête de la course démocrate, avec 34,7% selon la moyenne établie par le site RealClearPolitics, contre moitié moins pour Bernie Sanders (17,7%), tous les autres candidats faisant moins de 10%.  

Les primaires démocrates débuteront en début d’année prochaine, pour la présidentielle de novembre 2020.  

Ses conseillers estiment que Joe Biden, déjà très connu des électeurs, n’a pas à suivre une cadence aussi serrée que les petits candidats qui cherchent à se faire un nom en ce tout début de campagne.  

Duel avec Trump

Sa pole position vaut à Joe Biden de s’attirer la majorité des critiques que décoche Donald Trump en direction des démocrates, dont une ribambelle de surnoms.

AFP

Shinzo Abe a accompagné Donald et Melania Trump mardi lors d'une visite à Yokosuka, près de Tokyo, peu avant le départ du président américain vers les États-Unis.

Lundi, le milliardaire est allé plus loin en se déclarant d’accord avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un pour dire que Joe Biden était un «individu au faible QI».

«Il l’est probablement, si on se base sur son bilan, je crois être d’accord avec lui (Kim Jong-un) là-dessus», a ajouté M. Trump, lors d’une conférence de presse aux côtés du premier ministre japonais Shinzo Abe, à Tokyo.  

Des commentaires «indignes de sa fonction», a réagi mardi la numéro deux de l’équipe de campagne de Joe Biden, Kate Bedingfield, déplorant que M. Trump ait pris «à plusieurs reprises le parti» de Kim Jong-un, un «dictateur meurtrier», contre le démocrate.  

«Cela correspond à son habitude de soutenir des autocrates aux dépens de nos institutions», a-t-elle accusé dans un communiqué.