(New York) Donald Trump a toujours refusé de publier ses déclarations d’impôts, mais la Législature de l’État de New York a adopté un texte qui pourrait permettre de les rendre publiques contre son gré, en autorisant l’administration fiscale à communiquer au Congrès une partie des documents.

Après un premier vote par le Sénat de New York début mai, l'Assemblée de cet État, bastion démocrate, a à son tour adopté le texte, a confirmé une porte-parole de la chambre basse.

Le texte, qui autorise la remise des déclarations de revenus du président et de nombreux responsables locaux et fédéraux à des commissions législatives à condition qu’il y ait «un but législatif précis et légitime», doit encore être signé par le gouverneur Andrew Cuomo, démocrate lui aussi et très anti-Trump, pour entrer en vigueur.

AP

Andrew Cuomo

Dans la plupart des États américains, un contribuable doit soumettre trois déclarations : l’une fédérale, l’autre destinée à l’État dans lequel il réside et la troisième à l’administration fiscale de sa ville.

La remise au Congrès, par le fisc de l’État de New York, des déclarations d’impôts du milliardaire new-yorkais offrirait un premier aperçu - même si elles n’incluraient pas toutes ses activités hors de l’État de New York - de ses revenus et de sa situation fiscale, y compris sur la période récente.

Les démocrates ont toujours fustigé le refus de l’ex-promoteur immobilier et vedette de télé-réalité de publier ses impôts, comme l’avaient fait tous ses prédécesseurs depuis 40 ans.

Le 7 mai, le Trésor américain a encore refusé de transmettre au Congrès les déclarations de revenus fédérales du président américain.

L’adoption du texte mercredi confirme que l’État de New York veut aider la Chambre des représentants à Washington, à majorité démocrate, dans sa bataille contre le président. Une bataille qui vire à la guerre ouverte, les démocrates parlant de plus en plus de lancer une procédure de destitution contre le président républicain.

La Législature de New York avait déjà adopté mardi un autre texte anti-Trump, en permettant aux procureurs de l’État de poursuivre des personnes qui auraient bénéficié d’une grâce présidentielle au niveau fédéral, une mesure destinée à empêcher le président de blanchir ses proches.