(Washington) L’ancien vice-président américain Joe Biden, en tête de la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle, s’est défendu mardi des critiques d’Alexandria Ocasio-Cortez, jeune élue et grande voix de l’aile progressiste du parti qui l’accuse d’être trop tiède sur le climat.  

Benjamine, à 29 ans, de la Chambre des représentants, Alexandria Ocasio-Cortez a lancé un discours passionné en faveur de la lutte contre le changement climatique, lundi soir à Washington.

«La NASA a averti le Congrès que le changement climatique allait menacer ma vie, et la vie de tous ceux ici présents, et la vie à venir de tous» dès la fin des années 1980 mais les parlementaires «n’ont rien fait», a-t-elle dénoncé.

«Et il serait intolérable que les mêmes politiciens qui ont refusé d’agir à l’époque reviennent aujourd’hui pour dire qu’on a besoin d’une approche» de consensus «pour sauver nos vies. C’est trop pour moi», a-t-elle martelé.

Si elle n’a pas nommé Joe Biden, la référence au septuagénaire qui siégeait à l’époque au Sénat (1973-2009) est apparue évidente. Surtout après la publication d’un article de Reuters la semaine dernière, citant deux sources proches de sa campagne pour affirmer que le vétéran de la politique cherchait des propositions «de consensus» sur le climat.

REUTERS

Joe Biden était en campagne mardi à Concord, dans le New Hampshire.

Joe Biden s’en est défendu directement mardi.

«Je n’ai jamais suivi de voie de consensus sur l’environnement», a-t-il répondu à des journalistes dans le New Hampshire, en rappelant qu’il avait qualifié le changement climatique de «menace existentielle» dès 1987.

«Dites-lui de vérifier les déclarations que j’ai faites, et d’étudier mon bilan […] je ne pense pas qu’elle parlait de moi», a-t-il ajouté dans un sourire.

Entré en lice pour la présidentielle américaine fin avril, l’ex-sénateur centriste âgé de 76 ans domine les sondages dans le camp démocrate mais n’a pas, comme beaucoup de ses 21 adversaires, encore proposé de programme concret.

Joe Biden a toutefois annoncé qu’après un grand meeting de lancement de campagne prévu samedi à Philadelphie, il présenterait dans «les prochaines semaines» ses propositions sur l’environnement. 

Son adversaire progressiste Bernie Sanders, qui arrive en deuxième position dans les sondages, l’a également  épinglé, sans le nommer, sur le sujet en tweetant la semaine dernière qu’il n’y avait «pas de place pour le consensus quand on parle de politiques environnementales».