(Washington) Si Donald Trump n’était pas président, il pourrait être poursuivi pour «entrave à la justice» sur la base des éléments recueillis par le procureur en charge de l’enquête russe, estiment plus de 400 anciens procureurs dans une lettre ouverte publiée lundi.

Le rapport du procureur spécial Robert Mueller «décrit plusieurs actes qui remplissent les critères pour une inculpation pour entrave», écrivent ces anciens procureurs fédéraux, qui précisent avoir servi sous des administrations républicaines comme démocrates.

Si le comportement décrit n’avait pas été celui d’un président, qui ne peut être renvoyé devant un tribunal pendant l’exercice de ses fonctions, il aurait «entraîné une inculpation sur plusieurs chefs d’entrave à la justice», ajoutent-ils dans ce courrier publié sur Medium.

Leur lettre devrait nourrir les arguments de l’opposition démocrate qui s’interroge sur l’opportunité de lancer une procédure de destitution contre Donald Trump.

Après 22 mois d’investigations tentaculaires, le procureur Mueller a remis le 22 mars ses conclusions dans un rapport d’enquête très attendu.

Il y écrit ne pas avoir trouvé de preuve de collusion entre Moscou et l’entourage de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016. Robert Mueller décrit par ailleurs une dizaine de pressions troublantes exercées sur son enquête par le président, à commencer par une tentative de le limoger, mais ne se prononce pas sur les suites à donner.

Dès le surlendemain, le procureur général Bill Barr, unique destinataire du rapport, a conclu de son propre chef que ces éléments n’étaient pas suffisants pour des poursuites contre Donald Trump.

Depuis, il est accusé de partialité par l’opposition qui lui reproche notamment de lui refuser l’accès à l’ensemble du rapport Mueller - et non à la version expurgée rendue publique.  

Lundi, les démocrates se sont dits prêts à ouvrir une procédure d’entrave aux prérogatives d’enquête du Congrès contre Bill Barr s’il ne satisfaisait pas leur demande.