(Washington) Le président Trump a insisté vendredi sur l’importance de la vaccination face à l’épidémie actuelle de rougeole, la pire résurgence de la maladie aux États-Unis depuis son élimination officielle dans le pays en 2000, avec près de 700 malades.

«Il faut qu’ils se fassent vacciner, c’est très important», a déclaré M. Trump, répondant brièvement à la question d’un journaliste dans les jardins de la Maison-Blanche.

L’ampleur de l’épidémie aux États-Unis (695 malades depuis le 1er janvier) reste bien inférieure à celle que connaissent l’Ukraine (25 000 cas), Madagascar (46 000 cas) et d’autres pays plus pauvres.

Mais elle affole les autorités sanitaires américaines, car elle illustre la vulnérabilité de certaines poches de la population au sein desquelles de nombreux parents n’ont pas vacciné leurs enfants, par choix ou par laxisme, profitant de lois autorisant des exemptions pour motifs religieux, personnels ou «philosophiques».

Aux États-Unis, plus de 91% des enfants de moins de trois ans ont reçu la première des deux doses du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons.

Mais dans certains quartiers, certaines écoles, la méfiance anti-vaccins et d’autres facteurs locaux font plonger ce taux, et c’est là que le virus hautement contagieux s’est propagé depuis l’an dernier : la communauté juive orthodoxe de Brooklyn, celle du Rockland County, près de New York, une communauté juive près de Detroit, ou encore une communauté russophone du nord-ouest du pays, dans l’État de Washington.

L’urgence sanitaire a été déclarée par les autorités locales dans plusieurs villes. À New York, le maire a rendu la vaccination obligatoire dans les quartiers épicentres de l’épidémie.

AP

L'université de Californie à Los Angeles (UCLA) compte des élèves qui ont été mis en quarantaine.

Par précaution, deux universités de Los Angeles, en Californie, ont décrété la mise en quarantaine de centaines d’étudiants : tous ceux qui s’étaient retrouvés dans les mêmes lieux que deux étudiants infectés par le virus, et qui n’avaient pas de preuve de vaccination.

Ukraine, Israël

Si les autorités sanitaires fédérales sont sur le pont depuis des mois, c’est la première fois depuis le début de l’épidémie actuelle que le président américain met son poids dans la balance pour inciter les parents à vacciner leurs enfants.

Avant d’être élu à la Maison-Blanche, le milliardaire liait souvent les troubles du spectre de l’autisme et l’injection de plusieurs doses de vaccins simultanées, mais il n’a pas exprimé cette opinion récemment.

«Je ne suis pas contre les vaccinations de vos enfants, je suis contre les donner toutes en une dose massive. Répartissez-les sur une longue période et l’autisme sera réduit!» avait-il par exemple tweeté en septembre 2014. Il a écrit de nombreux tweets similaires de 2012 à 2015.

Les études scientifiques ont démontré que les vaccins ne causaient pas l’autisme.

Les autorités fédérales recommandent la vaccination contre 14 maladies dans les deux premières années de la vie (hépatites B et A, diphtérie, Haemophilus influenzae de type B, grippe, varicelle, rougeole, rubéole, oreillons, coqueluche, poliomyélite, pneumocoque, rotavirus, tétanos).  

Certains vaccins sont combinés (rougeole, rubéole et oreillons) et plusieurs nécessitent des rappels, étalés au cours des premières années.

Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), la plupart des cas américains ont été importés de pays étrangers, dont Israël et l’Ukraine.

Ses responsables observent depuis plusieurs années le retour de la rougeole dans des communautés aux liens resserrés, comme les Somaliens du Minnesota en 2017.

Le mouvement anti-vaccins est fort aux États-Unis, au point que les géants de l’internet, dont YouTube, agissent contre les contenus promouvant la non-vaccination.