L'ancien directeur du FBI James Comey, bête noire de Donald Trump, était entendu vendredi à huis clos au Congrès américain, les républicains voulant l'interroger sur les enquêtes menées lors de la présidentielle de 2016 tandis que les démocrates dénoncent une tentative de diversion.  

L'audition, devant les membres de deux commissions de la Chambre des représentants, a débuté à 10 h et devrait durer jusqu'à 16 h 15.

Elle a pour toile de fond l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, lors de la présidentielle américaine de 2016.

L'audition se fait à huis clos, mais son contenu verbatim sera publié 24 heures après la fin, sur demande de James Comey, qui craignait des fuites d'« informations sélectives » de la part d'élus républicains.  

Elle pourrait se poursuivre la semaine prochaine si tous les points n'ont pas été couverts, a indiqué un élu républicain, frustré à la mi-journée que James Comey ait évité de répondre « à de nombreuses questions qui sont au coeur de notre enquête » sur recommandation d'un de ses avocats.  

Cet avocat, envoyé par le département de la Justice dont dépend le FBI, « a à plusieurs reprises ordonné qu'il ne réponde pas » à ces questions, a affirmé cet élu, Darrell Issa, ajoutant que James Comey avait été « bien heureux » de pouvoir s'y soustraire.

De leur côté, les démocrates ont une expression aux lèvres : « perte de temps ».

« Cette enquête [parlementaire] n'a pour but que de discréditer la véritable enquête, celle de Mueller », a affirmé le démocrate Jerry Nadler.  

Les démocrates, qui prendront le contrôle de la Chambre des représentants le 3 janvier, ont promis vendredi qu'ils mettraient alors fin à cette enquête parlementaire.

Limogé en mai 2017 par Donald Trump, qui était arrivé à la Maison-Blanche en janvier, James Comey est depuis l'une des bêtes noires du président et de ses partisans.  

Des élus républicains critiquent vertement sa conduite de la police fédérale, qu'il dirigeait depuis 2013, et accusent certains responsables d'avoir été politisés et partiaux contre M. Trump.  

James Comey avait aussi été sous le feu des critiques démocrates lorsqu'il avait rouvert, moins de deux semaines avant le scrutin présidentiel de novembre 2016, une enquête sur l'utilisation par Hillary Clinton d'un serveur privé pour ses courriels lorsqu'elle était chef de la diplomatie américaine.   

Il avait finalement classé le dossier sans suite juste avant le vote, mais la candidate démocrate reste amère, affirmant qu'il lui a en partie coûté l'élection.