Le chef des sénateurs républicains a reçu en vainqueur mercredi au Congrès américain le candidat de son parti en Floride, sans attendre le résultat d'un nouveau dépouillement ordonné par les autorités pour déterminer l'issue de cette élection sénatoriale très serrée.

« Nous sommes ici ce matin pour accueillir nos six nouveaux sénateurs », a déclaré le chef républicain Mitch McConnell.  

Problème, le candidat en question, Rick Scott, gouverneur républicain de Floride, n'a pas encore été officiellement déclaré vainqueur après l'élection du 6 novembre contre le sénateur démocrate sortant, Bill Nelson.  

Dans un imbroglio rappelant la présidentielle de 2000, la Floride est plongée dans un nouveau dépouillement pour déterminer qui la représentera au Sénat à partir de la prochaine rentrée parlementaire, le 3 janvier, ainsi que son prochain gouverneur.  

Ces deux résultats sont pour l'instant trop serrés pour qu'un gagnant soit officiellement déclaré. Un nouveau décompte, fait à l'aide de machines électorales, doit être achevé jeudi. Il sera suivi d'un décompte à la main si moins de 0,25 point sépare deux candidats. Le résultat final devrait être communiqué d'ici le 18 novembre.  

Quel que soit le résultat, les républicains sont assurés de maintenir leur majorité au Sénat, avec au moins 51 sénateurs sur 100. Les démocrates détiendront en revanche la majorité à la Chambre des représentants.  

Le président républicain Donald Trump et plusieurs hauts responsables de son parti n'ont cesse de crier à la fraude, sans aucune preuve.

Les républicains « tentent d'arrêter » le dépouillement « parce qu'ils ont peur des conséquences, une victoire de [Bill] Nelson », a accusé mercredi le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. « Tous les votes doivent être comptés », a-t-il martelé.  

Les sénateurs républicains n'étaient pas gênés en revanche par la présence de Rick Scott au Capitole.  

« On l'a accueilli », a déclaré à l'AFP le sénateur Lamar Alexander. « Il n'a pas encore pris ses fonctions. Cela entrait juste dans le cadre de la réunion de notre parti », a renchéri David Perdue.

Mardi, Bill Nelson, en poste quoi qu'il arrive jusqu'à la fin de l'année, a accusé son opposant Rick Scott d'« utiliser son pouvoir de gouverneur pour tenter de saper le processus électoral ».  

Selon le journal Miami Herald, citant son avocat mercredi, Rick Scott va finalement se récuser de toutes fonctions liées à l'authentification du résultat officiel.