Cesar Sayoc, l'homme arrêté et inculpé en Floride pour avoir envoyé des colis piégés à une série de personnalités anti-Trump fin octobre, a comparu pour la première fois mardi à New York, où un juge fédéral de Manhattan a ordonné sa détention, a confirmé le bureau du procureur.

M. Sayoc, 56 ans, qui avait été transféré depuis la Floride la veille, a comparu quelques minutes seulement, selon un porte-parole du procureur.  

Il devrait revenir au tribunal avant le 12 novembre pour dire s'il plaide coupable ou non coupable aux cinq chefs d'accusation retenus contre lui, y compris envoi illégal d'explosifs et menaces sur des anciens présidents et leur famille, qui lui font risquer une peine maximale de 48 ans de prison.

Plusieurs des 13 colis piégés que ce fan de Donald Trump avait envoyés depuis la Floride avaient été retrouvés dans l'État de New York : ceux visant le milliardaire George Soros ; l'ex-secrétaire d'État et rivale malheureuse de Donald Trump à la présidentielle Hillary Clinton ; l'acteur Robert de Niro ; et l'ex-directeur de la CIA John Brennan et l'ex-directeur des renseignements James Clapper, cibles de colis adressés à leur attention via la chaîne CNN, où ils interviennent régulièrement.

Cesar Sayoc avait aussi envoyé des colis à l'ancien président Barack Obama, à son ancien vice-président Joe Biden, et à plusieurs élus du Congrès, dont le sénateur du New Jersey Cory Booker et la représentante californienne Kamala Harris, tous deux cités parmi les candidats démocrates possibles à la présidentielle 2020.  

Aucun colis n'avait explosé ni même atteint leur destinataire. Mais en visant spécifiquement les démocrates, ils avaient fait monter la tension aux États-Unis, en pleine campagne électorale pour les élections de mi-mandat de ce mardi.

M. Sayoc, qui avait des antécédents judiciaires et vivait dans une camionnette couverte d'affiches pro-Trump et anti-démocrate, avait été arrêté le 26 octobre, cinq jours après que le premier colis visant M. Soros eut été retrouvé dans la boite aux lettres de sa résidence au nord de New York.  

La police avait retrouvé ses empreintes digitales et son ADN sur les paquets.