L'Assemblée générale de l'ONU se prononcera jeudi, comme chaque année depuis 1992, sur une résolution non contraignante appelant les États-Unis à lever leur embargo contre Cuba, dont Washington entend dénoncer les atteintes aux droits de la personne.

La résolution avait été approuvée l'an dernier par 191 pays ; seuls les États-Unis et Israël s'étaient prononcés contre.

En 2016, Washington s'était abstenu pour la première fois en un quart de siècle, après le rapprochement historique opéré par l'ex-président démocrate Barack Obama avec La Havane.

Mais, les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba se sont refroidies depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.  

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a présenté cette année huit amendements à la résolution cubaine, une tentative de déplacer l'attention sur le bilan de La Havane en matière de droits de la personne.

« Cuba présente chaque année une résolution accusant les États-Unis d'être responsables de sa pauvreté, de sa répression et de son manque de libertés », a dénoncé mercredi dans un gazouillis la mission américaine à l'ONU.

« Les Nations unies entendront demain [jeudi] ce que nous avons à dire à ce sujet, et les pays devront choisir entre Cuba et les États-Unis. Qui votera pour nous  ? » ajoute le gazouillis.  

Alors que les États-Unis tentent de convaincre d'autres pays de se joindre à eux pour dénoncer les atteintes aux droits de la personne à Cuba, de nombreux ambassadeurs ont multiplié mercredi à la tribune de l'ONU les appels à une levée de l'embargo américain, en place depuis 1962. 

L'ambassadeur sud-africain, Jerry Matthews Matjila, a notamment dit voir dans les amendements américains « une tentative évidente d'occulter les graves violations aux droits de la personne imposées au peuple cubain par l'embargo ». 

L'ambassadeur nord-coréen, Kim Song, a accusé de son côté les États-Unis de pousser à un changement de régime à Cuba, tandis que l'ambassadeur iranien, Gholamali Khoshroo, a qualifié l'embargo de « sanction unilatérale la plus injuste et durable contre un pays dans l'histoire du monde moderne ».