Le président américain Donald Trump a rejeté lundi la responsabilité de la « grande colère » ressentie à travers les États-Unis sur les médias, au lendemain d'un week-end endeuillé par une tuerie dans une synagogue de Pittsburgh qui a fait 11 morts.

« Il y a une grande colère dans notre pays causée en partie par le traitement erroné, et souvent fourbe, des informations par les médias », a tweeté le milliardaire républicain, s'en prenant encore une fois à la presse.

« Les médias malhonnêtes, le véritable Ennemi du Peuple, doivent arrêter l'hostilité ouverte et évidente et rapporter les informations correctement et de manière équitable », a-t-il poursuivi.

« Ça fera beaucoup pour éteindre l'incendie de la Colère et de l'Indignation et nous serons alors en mesure de rapprocher les deux côtés dans la Paix et l'Harmonie. Les Fausses Informations Doivent Finir ! », a-t-il lancé.

Le président a fait savoir qu'il se rendrait mardi à Pittsburgh pour présenter ses condoléances. Mais des familles de victimes ne souhaitent pas rencontrer celui qu'elles accusent d'attiser la haine.

Lynnette Lederman, ancienne présidente de la synagogue Tree of Life où s'est déroulé le drame, a fait savoir lundi matin sur CNN que M. Trump n'était « pas le bienvenu dans ma ville ».

« Parce que c'est un pourvoyeur du discours de haine. Les mots hypocrites qui sortent de sa bouche ne signifient rien pour moi », a-t-elle ajouté. « Nous avons des gens auprès de nous qui croient en nos valeurs, pas seulement les valeurs juives, et ce ne sont pas les valeurs de ce président ».

En revanche, le rabbin de la synagogue Jeffrey Myers a précisé sur la chaine américaine que le « président des États-Unis est toujours le bienvenu ».

« Je suis un citoyen. Il est mon président. Il est bien sûr le bienvenu », a ajouté le rabbin qui se trouvait dans le bâtiment lorsque Robert Bowers, 46 ans, y a fait irruption et a fait feu sur les fidèles.

« Je ne jette pas vraiment le blâme sur quiconque. La haine ne connaît pas de religion, de race, de croyance, de parti politique. Ce n'est pas un problème politique d'une quelconque manière. La haine ne connaît pas l'une de ces choses. Elle existe dans toute personne », a-t-il relevé.