« La HIAS [Société d'aide aux immigrants juifs] aime faire entrer des envahisseurs qui tuent notre peuple. Je ne peux pas rester en retrait et voir mon peuple se faire massacrer. J'y vais. »

Un individu du nom de Robert Bowers a publié ce message sur Gab, réseau social populaire auprès de la droite alternative, quelques minutes avant la tuerie de la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, qui a coûté la vie à 11 personnes hier.

Selon SITE, un groupe d'experts qui surveillent les organisations extrémistes, il s'agit bien du même Robert Bowers qui a été identifié par les autorités comme seul suspect de la fusillade. La chaîne CNN rapporte que les enquêteurs pensent aussi que le compte est celui du suspect.

Et il n'en était pas à sa première déclaration antisémite sur cette plateforme connue pour être utilisée par des partisans de l'extrême droite et du suprémacisme blanc.

La HIAS est une ONG américaine venant en aide aux réfugiés, qui se dit « guidée » par les valeurs et l'histoire juives. Bowers l'a souvent critiquée, dans des publications ou des commentaires sur Gab.

UN PROFIL ANTISÉMITE

La description de son profil sur la plateforme disait que « les Juifs sont les enfants de Satan », tandis que sa photo affichait le symbole néonazi « 1488 ». Les deux premiers chiffres sont une référence au slogan suprémaciste « 14 mots » et les deux derniers, « 88 », renvoient à « Heil Hitler », la lettre H étant la huitième de l'alphabet.

Robert Bowers, enregistré dans le comté d'Allegany comme électeur sans affiliation, n'apparaît pas comme un partisan de Trump, pour qui il a dit ne pas avoir voté, dans un commentaire en ligne. Il a ouvertement critiqué le chef d'État américain sur Gab, le qualifiant de « mondialiste et non nationaliste ». Il a également écrit qu'il n'y aurait pas de « MAGA » (Make America Great Again) tant qu'il y aurait une « infestation » juive.

Dans une autre publication encore, il a partagé des informations à l'appui d'une théorie du complot voulant que l'Holocauste, durant lequel environ 6 millions de Juifs ont trouvé la mort, n'ait pas vraiment eu lieu.

Récemment, Robert Bowers a publié une photo d'une collection de fusils semi-automatiques, et d'autres de cibles de forme humaine criblées de balles, faisant l'éloge de « l'incroyable détente » de son arme.

Selon la chaîne CNN, l'homme avait un permis pour détenir légalement des armes à feu et s'en était procuré au moins six depuis 1996.

La plateforme Gab a affirmé avoir supprimé le compte de Robert Bowers peu après que son nom a été mentionné relativement au massacre. Elle dit ne pas soutenir les actes de terrorisme et de violence, mais affirme défendre « la liberté d'expression et la liberté individuelle en ligne pour tous ».

PEINE DE MORT POSSIBLE

D'après CNN, qui cite un membre des forces de l'ordre, Robert Bowers aurait fait des commentaires antisémites après avoir été arrêté.

L'homme de 46 ans n'était pas connu des autorités avant les événements d'hier, selon le FBI. Son dossier criminel affiche une infraction pour avoir conduit sans plaque d'immatriculation.

L'Associated Press rapporte qu'une intervention policière dans un immeuble de Pittsburgh hier après-midi pourrait avoir un lien avec le suspect. Les agents qui se trouvaient sur place étaient apparemment lourdement armés.

Le département américain de la Justice portera des accusations de crime de haine contre Robert Bowers, dont certaines « qui pourraient mener à la peine de mort », a affirmé le procureur général Jeff Sessions.

- Avec l'Associated Press et CNN

Photo Associated Press

« La HIAS [Société d'aide aux immigrants juifs] aime faire entrer des envahisseurs qui tuent notre peuple. Je ne peux pas rester en retrait et voir mon peuple se faire massacrer. J'y vais », aurait écrit Robert Bowers sur le réseau social Gab avant l'attaque.