Le président américain Donald Trump a ouvertement déploré vendredi l'impact de l'affaire des colis suspects adressés, en pleine campagne électorale, à nombre de ses opposants politiques, jugeant qu'elle nuisait à la « dynamique » des candidats de son parti.

« Les républicains ont de bons chiffres dans les votes par anticipation et dans les sondages, et maintenant cette histoire de "Bombe" surgit et la dynamique ralentit », a-t-il tweeté.

« Ce qui se passe est vraiment regrettable. Républicains, allez voter ! », a-t-il ajouté.

En employant des guillemets pour parler des bombes artisanales, envoyées notamment à son prédécesseur Barack Obama et à son ex-rivale démocrate à la présidentielle Hillary Clinton, le président américain semble minimiser la menace.  

Dès mercredi, des commentateurs d'extrême droite avaient propagé une théorie du complot voulant que ces colis soient des faux, destinés à faire pencher la balance en faveur des démocrates lors des élections parlementaires cruciales du 6 novembre.

Un sondage publié vendredi montre effectivement que les démocrates creusent l'écart, avec dix points d'avance pour les élections au Congrès : 50 % des sondés disent qu'ils voteraient aujourd'hui pour un candidat démocrate, contre 40 % pour les républicains (marge d'erreur de 3,9 %).

Cette enquête a toutefois été menée du 21 au 23 octobre, soit avant la découverte de la plupart des colis suspects.  

La cote de popularité de Donald Trump enregistre une chute de trois points (à 39 %) par rapport à septembre, dans ce sondage régulier mené par les radio et chaîne publique NPR/PBS et Marist Poll.  

Un sondage NBC/Wall Street Journal, publié dimanche, montrait un écart semblable de neuf points en faveur des démocrates, avec 50 % des électeurs sondés disant vouloir voter pour un démocrate contre 41 % pour un républicain (marge d'erreur 3,9 %).  

Donald Trump affichait en revanche une popularité en hausse, à 47 %, soit un record pour ce sondage depuis son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2017.  

Les sondages généraux concernant le Congrès sont à prendre avec une certaine prudence car ils ne reflètent pas les particularités de chacune des circonscriptions. Or, certains sièges pourraient être décisifs pour le contrôle du Congrès, où les républicains sont pour l'instant majoritaires.

Les 6 novembre, les Américains renouvelleront les 435 sièges de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat (35 sur 100), en plus de nombreux mandats locaux.  

Les démocrates doivent gagner 23 sièges s'ils veulent reprendre la majorité à la Chambre, ce qui est probable selon les sondeurs. Mais la voie des démocrates est beaucoup plus compliquée au Sénat malgré la courte majorité républicaine (51-49) car ils doivent défendre 26 des 35 sièges en jeu, dont certains dans des États pro-Trump.