Donald Trump n'a rien sur son agenda. Alors il tweete.

Tous les soirs, la Maison-Blanche publie le programme présidentiel du lendemain, horaires à l'appui. Pour le mardi 16 octobre 2018, fait relativement rare, le message était laconique : «LE PRÉSIDENT n'a aucun événement public prévu».

Le tempétueux milliardaire n'avait cependant pas l'intention de rester silencieux : il a redoublé d'activité sur le réseau social au petit matin.

La sénatrice démocrate Elizabeth Warren, l'administration Obama, les Honduriens qui fuient leur pays, la situation de l'emploi, Wall Street, l'Arabie saoudite, l'actrice porno Stormy Daniels, les élections parlementaires à venir : le président a tweeté sans relâche, points d'exclamations et majuscules intempestives à l'appui.

Coutumier des surnoms moqueurs contre ses adversaires mais aussi des attaques sur l'apparence physique des femmes, il s'en est pris à Stormy Daniels - Stephanie Clifford de son vrai nom - qui affirme avoir eu une liaison avec le magnat de l'immobilier en 2006 alors qu'il était déjà marié à Melania.

Se félicitant de la décision d'un tribunal fédéral de Los Angeles qui a rejeté lundi la plainte en diffamation le visant, il s'est moqué de l'actrice de films pornographiques, qualifiée de «Face de cheval», et de «son avocat de bas étage».

«Elle ne sait rien de moi, une arnaque complète !», a-t-il lancé d'un ton rageur, provoquant immédiatement une réaction de cette dernière.

«Mesdames et messieurs, je vous présente votre président», a-t-elle lancé, dénonçant un homme qui a «une nouvelle fois» montré «son incompétence, sa haine des femmes et son absence de sang-froid». 

«C'est parti, petite chose...», a-t-elle conclu, dans une allusion à son livre publié récemment dans lequel elle donnait des détails très explicites sur l'anatomie de l'homme d'affaires. 

Piques moqueuses

Quelques heures plus tôt, c'est une autre femme, Elizabeth Warren, possible candidate démocrate à la présidentielle de 2020, qui avait été visée par les piques moqueuses du 45e président des États-Unis. 

Cette figure de l'aile gauche de l'opposition est de longue date l'une des cibles préférées du président qui l'accuse d'avoir menti sur ses origines amérindiennes pour faire avancer sa carrière et la surnomme «Pocahontas».  

Elle a relancé la polémique en publiant un test ADN prouvant ses (très) lointaines origines amérindiennes. 

Donald Trump a ironisé sur ce test ADN «bidon», estimant qu'elle devrait s'excuser face à l'Amérique pour ses «mensonges».

«INSCRIVEZ-VOUS POUR Voter», a-t-il lancé un peu plus tard, retweetant un message de son fils Eric Trump, accompagné de son mot-clé préféré #MAGA (Make America Great Again). 

La plupart des sondages prédisent une «vague bleue» (démocrate) lors des élections du 6 novembre dans lesquelles tous les sièges de la Chambre des représentants, un tiers de ceux du Sénat, ainsi que les postes de gouverneurs dans une trentaine d'États seront en jeu. 

Les tweets présidentiels furent la seule communication de la journée de la part de l'exécutif américain. 

Le briefing quotidien du porte-parole de la Maison-Blanche, rendez-vous quasi-immuable au cours des dernières décennies, a peu à peu disparu sous la présidence Trump. 

Mardi, la salle de presse la plus célèbre du monde est une nouvelle fois restée vide.