Un ancien camarade de classe de Brett Kavanaugh, le candidat à la Cour suprême des États-Unis, prétend qu'il n'a pas été entièrement transparent lors de son témoignage devant le comité judiciaire du Sénat la semaine dernière.

Charles Ludington, qui a côtoyé M. Kavanaugh à l'université Yale, a déclaré par voie de communiqué qu'il est « profondément troublé par la mauvaise représentation faite par Brett de sa consommation d'alcool à Yale ».

M. Ludington, qui enseigne maintenant à l'Université de l'État de la Caroline du Nord, se décrit comme un ami de M. Kavanaugh. Ce dernier, affirme-t-il, « buvait souvent, et beaucoup ».

Il affirme avoir fréquemment entendu M. Kavanaugh avoir de la difficulté à prononcer ses mots et l'avoir vu tituber tellement il avait consommé d'alcool, « et pas seulement de la bière ». Quand il était soûl, selon M. Ludington, M. Kavanaugh devenait « querelleur et agressif ».

M. Ludington ajoute que la consommation d'alcool pendant la jeunesse ne devrait pas disqualifier quelqu'un pour la vie, mais qu'il est préoccupé par les propos tenus sous serment par M. Kavanaugh devant le comité sénatorial.

Au moins trois femmes accusent M. Kavanaugh d'inconduite sexuelle à leur endroit. Le candidat à la Cour suprême nie avoir quoi que ce soit à se reprocher, et le président Donald Trump a ordonné à la police fédérale d'enquêter pour tenter d'y voir un peu plus clair.

Le FBI a déjà rencontré l'une de ces femmes, Deborah Ramirez, qui accuse M. Kavanaugh de s'être exhibé à elle pendant une soirée. Elle aurait fourni aux agents les noms de témoins capables de corroborer ses allégations.

Le FBI aurait aussi l'intention d'interroger Mark Judge, un ami étroit de M. Kavanaugh à l'époque des faits allégués.

Les agents fédéraux n'auraient toutefois pas communiqué avec Christine Blasey Ford, qui prétend être passée à un cheveu d'être violée par M. Kavanaugh quand ils étaient tous deux adolescents. Mme Ford a présenté la semaine dernière au comité sénatorial un témoignage émouvant qui a captivé l'Amérique.

Une troisième femme, Julie Swetnick, prétend que M. Kavanaugh et ses amis droguaient des femmes lors de fêtes, avant de les agresser sexuellement à tour de rôle. Elle prétend avoir été elle-même violée par plusieurs hommes, mais non par M. Kavanaugh.

Une porte-parole de la Maison-Blanche, Kellyanne Conway, a prévenu que l'enquête du FBI aura une « portée limitée » et qu'il ne s'agira pas d'une « expédition de pêche ». Mais, lors d'un point de presse lundi, le président Trump a affirmé qu'il souhaite une enquête « complète », qui portera sur les allégations des trois femmes.

Il a nié que la Maison-Blanche cherche à limiter l'ampleur de l'enquête.