Michael Bloomberg candidat face à Trump? L'homme d'affaires et ex-maire de New York songe à nouveau à briguer la Maison-Blanche, cette fois comme démocrate et non plus comme indépendant, a-t-il déclaré lundi au New York Times.

Dans cet entretien, le milliardaire de 76 ans, propriétaire et fondateur de la société d'informations financières qui porte son nom, a reconnu songer à se présenter à la prochaine élection présidentielle en 2020, même s'il n'est pas encore prêt à se décider.

Pour l'instant, «je travaille sur les élections du 6 novembre, après ça, je regarderai», a-t-il indiqué.

Une chose est sûre, dit-il: il n'envisage plus de se présenter comme indépendant, reconnaissant que seul un candidat investi par l'un des deux grands partis, démocrate et républicain, peut l'emporter.

«C'est impossible de concevoir que je puisse me présenter comme républicain - sur beaucoup de questions, je suis très loin des positions du parti républicain aujourd'hui», dit-il.

«Ce qui ne veut pas dire que je sois d'accord avec le parti démocrate sur tout mais je ne vois pas comment je pourrais me présenter comme républicain. Donc si on est candidat, c'est forcément comme démocrate».

Celui qui fut maire de New York pendant trois mandats consécutifs - après avoir obtenu une dérogation à la limite de deux mandats - a déjà plusieurs fois envisagé de briguer la Maison-Blanche pour, chaque fois, finalement renoncer en 2008, 2012 et 2016.

Mais depuis l'avènement de Donald Trump, M. Bloomberg - qui a fait de la lutte contre le changement climatique sa grande cause - dénonce l'incurie des parlementaires républicains.

Pour les élections du 6 novembre, lors desquelles les démocrates espèrent reprendre la majorité au Congrès, celui qui finançait habituellement des candidats des deux côtés de l'échiquier politique a décidé exceptionnellement de ne soutenir que des candidats démocrates.

Mais rien ne dit que les démocrates verraient une candidature de Michael Bloomberg d'un bon oeil.

Car s'il est en phase avec eux sur le changement climatique ou sur un plus strict contrôle des armes à feu, le milliardaire pourrait déplaire fortement au courant anti-élite, anti-Wall Street, pro-minorités et pro-femmes qui agite actuellement le parti.

Dans l'entretien au New York Times, le milliardaire a d'ailleurs exprimé ses doutes sur certaines accusations relayées par le mouvement #MeToo, notamment contre le présentateur vedette de télévision Charlie Rose, qui diffusait ses entrevues depuis les locaux de Bloomberg à New York avant d'être renvoyé de CBS fin 2017.

«C'est aux tribunaux de décider», a affirmé M. Bloomberg, tout en reconnaissant que beaucoup des allégations du #MeToo ne seraient jamais entendues par les tribunaux.