L'année 2017 a marqué un record pour les infections sexuellement transmissibles (ITS) aux États-Unis, selon les autorités de santé américaines, qui s'alarmaient mardi de leur recrudescence, notamment chez les hommes.

Avec 2,3 millions d'infections à gonocoque et chlamydia et de cas de syphilis, l'année 2017 marque la quatrième année consécutive de hausse des ITS, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Le nombre de gonorrhées a augmenté de 67 % de 2013 à 2017, et a presque doublé chez les hommes.

L'augmentation est plus forte encore pour la syphilis, qui frappe à 70 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

La chlamydia reste l'infection la plus répandue, avec 1,7 million de cas en 2017. Près de la moitié concernent des femmes de 15 à 24 ans.

« On revient en arrière », a averti Jonathan Mermin, directeur du centre des CDC pour le VIH/Sida, les hépatites virales et les ITS.

« Les systèmes qui identifient les ITS, les traitent et en font la prévention s'approchent du point de rupture », a-t-il lancé.

Les trois infections sont facilement soignées avec des antibiotiques, mais la plupart des gens ignorent qu'ils sont contaminés et ne se traitent pas, ce qui peut avoir de graves conséquences, comme l'infertilité.

Les autorités sanitaires s'inquiètent en outre que la bactérie du gonocoque ne devienne de plus en plus résistante aux antibiotiques. Une seule classe d'antibiotiques, la ceftriaxone, est encore considérée comme hautement efficace ; elle est prescrite systématiquement depuis 2015.

« Nous nous attendons à ce que la gonorrhée vienne à bout de notre dernier antibiotique hautement efficace, ce qui rend urgentes de nouvelles options de traitement », a dit Gail Bolan, directrice de la prévention contre les ITS.