Les habitants de l'archipel américain de Hawaï multipliaient mercredi les préparatifs avant l'arrivée du puissant ouragan Lane, qui s'est un peu essoufflé ces dernières heures.

«Les îles hawaïennes restent vulnérables tandis que l'ouragan Lane, de catégorie 4, passe au sud de la Grande île» de Hawaï, a indiqué le Centre national des ouragans du Pacifique (CPHC), basé à Honolulu, dans son bulletin de 17H00.

Le président Donald Trump a invité les habitants à se préparer à l'arrivée de cette puissante tempête, qui s'était hissée jusqu'à la catégorie maximale de 5 sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents soufflant à 260 km/h, avant de légèrement fléchir, autour de 250 km/h.

«Tout le monde sur la trajectoire du HurricaneLane, s'il vous plaît, préparez-vous, suivez les conseils des responsables de l'État et locaux», a tweeté M. Trump. «Soyez en sécurité».

Pour l'Agence fédérale des situations d'urgence (Fema), «la question n'est pas de savoir s'ils (les Hawaïens) vont être touchés ou non», mais de se préparer au pire.

«Ils verront des effets de cette tempête (...) Notre priorité à l'heure actuelle est que la population soit en sécurité. Nous demandons aux citoyens de tenir compte de façon proactive de toutes les informations» émanant des autorités, a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse le responsable de la Fema, Brock Long.

L'US Navy a fait savoir mercredi que ses navires et sous-marins avaient commencé à quitter la base de Pearl Harbor pour aller se mettre à l'abri en mer, comme le veut la procédure en cas de conditions météorologiques extrêmes.

«Une déclaration de catastrophe est déjà en place. Des écoles et des entreprises ont été fermées», a par ailleurs expliqué sur la chaîne CNN Mazie Hirono, sénatrice de l'État de Hawaï, appelant la population à la prudence.

En état d'urgence

Car même s'il s'est un peu essoufflé, l'ouragan reste susceptible de déverser des pluies torrentielles sur l'archipel (jusqu'à 50 cm) et de provoquer inondations et glissements de terrain.

À 17H00, il se trouvait à environ 450 kilomètres au sud des côtes de Kailua-Kona (ouest de l'île principale) et à moins de 700 kilomètres au sud-est d'Honolulu, la capitale de l'Etat. Il se déplaçait à 13 km/h.

Une «alerte ouragan» est en vigueur depuis mardi pour l'île principale de l'archipel américain, ainsi que pour le comté de Maui, composé de plusieurs îles, dont celles de Maui, Lanai et une partie de Molokai. Cela signifie que des conditions dignes d'un ouragan (vent, pluie, vagues) sont prévues sur ces zones dans les 48 heures.

«L'oeil de l'ouragan devrait aller très près, ou même passer au-dessus, des principales îles de Hawaï entre jeudi et samedi», selon le service météorologique national (NWS), qui s'attend à ce que les vents se réduisent dans les prochains jours, ne les rendant cependant pas moins dangereux.

Le gouverneur de l'Etat, David Ige, a déclaré mardi l'état d'urgence dans une partie du territoire, afin de débloquer des moyens supplémentaires et de fournir de l'aide aux éventuels sinistrés.

«L'ouragan Lane n'est pas un ouragan sage», a-t-il prévenu. «Je n'ai jamais vu de modifications aussi importantes des prévisions de trajectoire comme j'en ai vues avec cette tempête».

Le coeur des ouragans atteint rarement les terres à Hawaï: le dernier ouragan majeur -au moins catégorie 3- dont l'oeil a touché les terres de l'archipel était Iniki, en 1992. Il avait causé la mort de six personnes et fait 3 milliards de dégâts.

Hawaï avait déjà été menacé en août par un ouragan d'envergure. Hector, qui a atteint la catégorie 4, est finalement passé bien au large de la grande île, mais a néanmoins provoqué de grosses vagues sur une partie des côtes.