Le président des États-Unis, Donald Trump, a affirmé lundi n'avoir « rien lâché » face à Vladimir Poutine lors de leur sommet à Helsinki la semaine dernière, après le tollé provoqué par son attitude jugée trop conciliante avec le président russe.

« Quand vous entendez les "fake news" critiquer ma rencontre avec le président Poutine, et tout ce que j'ai lâché, souvenez-vous, je n'ai RIEN lâché, nous avons juste parlé des bénéfices à venir pour nos deux pays », a assuré M. Trump sur Twitter.

« Aussi, nous nous sommes très bien entendu, ce qui est une bonne chose, sauf pour les médias corrompus », a-t-il ajouté.

Lors de la conférence de presse qui avait suivi leur rencontre en Finlande lundi dernier, le locataire de la Maison-Blanche avait semblé exonérer la Russie des accusations d'ingérence dans l'élection qui l'a porté au pouvoir en 2016, mettant en doute les évaluations des services de renseignement américains.

« Je ne vois aucune raison pour laquelle cela serait la Russie [qui se serait ingérée dans l'élection] », avait-il dit, avant de devoir admettre un lapsus quelques jours plus tard, face au tollé créé jusque dans son propre camp politique.

Il avait également qualifié d'« intéressante » la proposition de M. Poutine de laisser la justice américaine interroger 12 agents du renseignement russe inculpés aux États-Unis pour ingérence dans la présidentielle. Mais le maître du Kremlin avait réclamé une « réciprocité », en l'espèce que la justice russe puisse interroger 11 Américains, dont l'ex-ambassadeur des États-Unis (2012-2014) Michael McFaul.

Ce dernier a aussitôt appelé la Maison-Blanche à « dénoncer de manière catégorique cette demande ridicule de Poutine ».

La fin de l'enquête Mueller à nouveau réclamée

M. Trump, a une nouvelle fois réclamé lundi la fin de l'enquête du procureur spécial Robert Mueller sur une potentielle collusion entre la Russie et son équipe de campagne, jugeant qu'elle était « discréditée ».

« Une honte pour l'Amérique », a tweeté M. Trump, évoquant les conditions dans lesquelles l'un de ses ex-conseillers, Carter Page, a été placé sous surveillance par le FBI.

« Ils devraient abandonner maintenant la chasse aux sorcières discréditée de Mueller », a ajouté le président américain, sous le feu des critiques depuis une semaine pour ses propos jugés trop conciliants à l'égard de son homologue russe.

M. Mueller, qui fut directeur du FBI de 2001 à 2013 sous George W. Bush puis Barack Obama, tente de déterminer s'il y a eu collusion entre Moscou et l'équipe de campagne de M. Trump lors de l'élection présidentielle de 2016, et également si ce dernier s'est rendu coupable d'obstruction à la justice.

Douze agents du renseignement russe ont été récemment inculpés pour avoir piraté les ordinateurs du parti démocrate. Quatre membres de la campagne Trump-2016 sont aussi poursuivis, mais pour des délits qui ne sont pas directement liés à une éventuelle collusion.

Le locataire de la Maison-Blanche, qui conteste toute irrégularité, dénonce régulièrement une « chasse aux sorcières » le visant.

« Très heureux » de l'avancée des négociations avec Pyongyang

Donald Trump s'est aussi dit « très heureux » de l'état des négociations avec la Corée du Nord, au moment où nombre d'observateurs soulignent l'absence d'avancées concrètes plus d'un mois après son sommet avec Kim Jong-un.

« Aucune fusée n'a été lancée par la Corée du Nord en neuf mois. De la même manière, pas de tests nucléaires », a-t-il tweeté. « Le Japon est heureux, toute l'Asie est heureuse. Mais les "Fake news" disent, sans même me demander [toujours des sources anonymes], que je suis en colère parce que cela ne va pas assez vite. Faux, très heureux! », a-t-il écrit sur Twitter.

Le milliardaire républicain faisait notamment référence à un article du Washington Post paru la veille selon lequel il serait frustré par l'absence d'avancée sur le dossier nucléaire nord-coréen.

Le quotidien affirme que, même s'il affiche une grande confiance lorsqu'il est interrogé à ce sujet, le président Trump fulmine en privé.

« Le Washington Post Amazon s'est déchaîné contre moi », a également tweeté M. Trump lundi, en référence au groupe de Jeff Bezos, propriétaire du Washigton Post.

Depuis la rencontre historique entre Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour le 12 juin, les détails de la « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne » évoquée par Pyongyang n'ont pas été affinés.

« L'essentiel du désarmement » doit être achevé d'ici à fin 2020, au terme du premier mandat de Donald Trump, avait estimé peu après le sommet le secrétaire d'État Mike Pompeo.

Mais la partition récitée par les Américains semble dorénavant être différente, le président Trump ayant estimé la semaine dernière qu'il n'y avait « pas de date butoir ». « Nous ne sommes pas pressés », a-t-il estimé.