Novartis a travaillé avec Michael Cohen, l'avocat personnel du président américain Donald Trump, beaucoup plus étroitement que le laboratoire pharmaceutique suisse l'a prétendu, pointent vendredi quatre sénateurs démocrates dans un rapport.

Michael Cohen est soupçonné d'avoir voulu profiter de sa proximité avec le président américain pour monnayer auprès de différentes sociétés un accès privilégié à la Maison-Blanche. Son rôle est également examiné par le procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une éventuelle collusion entre l'équipe de M. Trump et la Russie pendant la campagne présidentielle de 2016, mais il ne fait l'objet pour l'instant d'aucune inculpation dans ce dossier.

En mai, Novartis Investments avait reconnu avoir engagé M. Cohen en février 2017, quelques semaines après l'entrée en fonctions du président, pour conseiller la société suisse «sur la façon dont le gouvernement Trump aborderait certains aspects de la politique de santé». Le contrat, d'un montant de 100 000 dollars mensuels, n'a été dénoncé qu'un an plus tard pour des raisons juridiques, selon le laboratoire.

Mais contrairement aux affirmations de Novartis qui disait n'avoir rencontré M. Cohen qu'une fois, en mars 2017, le rapport sénatorial pointe plusieurs échanges téléphoniques et par courriel entre l'avocat new-yorkais et Joe Jimenez, alors président du laboratoire.

Les conversations portaient notamment sur «les propositions de l'administration Trump sur le prix des médicaments» et sur une proposition émanant de l'avocat d'investir dans une société liée à l'oligarque russe Viktor Vekselberg, un proche de Vladimir Poutine, visé par des sanctions américaines.

Michael Cohen a signé en 2017 plusieurs contrats de conseil avec plusieurs groupes internationaux ainsi qu'avec la firme d'investissement Columbus Nova, liée à Viktor Vekselberg.

Il se présentait alors comme «conseiller spécial», «conseiller personnel» ou «avocat personnel» de Donald Trump.

Dans un communiqué, Novartis a indiqué vendredi être «en désaccord» avec les conclusions du rapport sénatorial, réaffirmant que M. Cohen était à l'origine des conversations avec M. Jimenez et que celles-ci étaient restées à un niveau informel.