Le secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross, s'est vu reprocher un manquement aux règles d'éthique gouvernementale concernant ses investissements privés, et a annoncé jeudi qu'il avait décidé de les convertir en bons du Trésor pour éviter tout risque à l'avenir.

M. Ross a rendu publique une lettre que lui a adressé jeudi le bureau fédéral chargé des questions d'éthique (OGE) lui reprochant d'avoir omis de déclarer certains investissements pouvant créer des conflits d'intérêt avec ses fonctions actuelles.

L'OGE indique toutefois qu'il n'a pas identifié de volonté délibérée de M. Ross de dissimuler ces investissements. Mais il souligne que «malheureusement, même des erreurs involontaires concernant le respect de vos obligations éthiques peuvent saper la confiance du public à la fois dans votre personne et dans l'ensemble du dispositif chargé d'assurer le respect de ces règles».

«De plus, vos actions, y compris le fait que vous ayez conservé des actifs qui auraient dû être vendus dans le cadre du programme et le fait que vous ayez pris des positions à découvert sur les marchés auraient pu vous placer dans une situation où vous auriez violé les lois sur les conflits d'intérêt», a ajouté la même source.

M. Ross a reconnu dans un communiqué qu'il avait commis des «erreurs involontaires» et que ses investissements «étaient complexes et concernaient des centaines de produits». Il affirme avoir signalé de lui-même les erreurs constatées.

«Pour garder la confiance du public, j'ai demandé à ce que tous mes investissements en actions soient vendus et placés en bons du Trésor», a-t-il ajouté.

L'affaire avait éclaté en juin lorsque le magazine Forbes avait indiqué que M. Ross, un multi-millionnaire qui a notamment fait fortune dans l'énergie et la sidérurgie, avait gardé des liens financiers avec des entreprises d'État chinoises et avait transféré ses intérêts à des membres de sa famille.

Forbes soulignait que ces transferts n'étaient pas illégaux mais indiquait que Wilbur Ross se serait rendu coupable de mensonge en déclarant en novembre 2017 au bureau fédéral avoir mis un terme à tous les investissements --conformément à ses engagements -- alors qu'il détenait encore plus de 10 millions de dollars d'actions dans la société d'investissement Invesco.

L'administration Trump est actuellement engagée dans une offensive commerciale protectionniste contre plusieurs partenaires commerciaux des États-Unis, dont la Chine, que M. Ross est, avec d'autres membres du gouvernement, chargé de mettre en oeuvre.