Les États-Unis ont appelé le 27 juin leurs 14 partenaires du Conseil de sécurité à sanctionner l'Iran en représailles à son « comportement malveillant » au Moyen-Orient, lors d'une réunion consacrée à l'application de l'accord nucléaire conclu en 2015 avec Téhéran.

« Face à un pays qui viole continuellement les résolutions de ce Conseil, nous devons impérativement décider de conséquences significatives », a dit l'ambassadeur adjoint des États-Unis à l'ONU, Jonathan Cohen. « C'est pourquoi nous exhortons les membres de ce Conseil à se joindre à nous pour imposer des sanctions ciblant le comportement malveillant de l'Iran » au Moyen-Orient.

Il s'agissait de la première réunion du Conseil de sécurité depuis l'annonce le 8 mai par Donald Trump du retrait des États-Unis de l'accord nucléaire conclu avec Téhéran, entériné par une résolution de l'ONU (la 2231) votée à l'unanimité en juillet 2015. Le 24 mai dernier, l'Agence internationale pour l'énergie atomique avait conclu pour la 11e fois à l'application par Téhéran de ses engagements.

Lors de son intervention, Jonathan Cohen a une nouvelle fois accusé l'Iran de fournir des missiles à la rébellion Houthi au Yémen, en violation d'un embargo international sur les armes.

Dans un récent rapport, l'ONU a certes reconnu que des éléments de missiles tirés vers l'Arabie saoudite avaient été fabriqués en Iran, mais a précisé ne pas être en mesure de dire s'ils avaient été livrés avant ou après l'imposition au Yémen d'un embargo sur les armes en juillet 2016.

« Démanteler un accord nucléaire qui fonctionne ne nous met certainement pas dans une meilleure position pour discuter des autres problèmes », a rétorqué le représentant de l'Union européenne auprès de l'ONU, Joao Vale de Almeida, en évoquant les activités balistiques de Téhéran et le développement de son influence au Moyen-Orient.

« La pleine application [de l'accord nucléaire] empêche une course aux armes nucléaires dans la région », a-t-il ajouté, en regrettant la décision de retrait des États-Unis. « L'Union européenne appelle à nouveau la communauté internationale à soutenir cet engagement commun entériné de manière internationale. Tous les autres signataires doivent appliquer pleinement l'accord et la résolution 2231 dans tous leurs aspects », a-t-il réclamé.

« L'effondrement de cet acquis majeur marquerait un grave retour en arrière pour la région, pour le régime de non-prolifération, mais aussi pour notre sécurité à tous, qui serait potentiellement lourd de conséquences », a renchéri l'ambassadeur français François Delattre.