Le président américain Donald Trump a fait savoir vendredi qu'il envisage «très sérieusement» de gracier à titre posthume l'ancien champion de boxe Muhammad Ali, même si la Cour suprême a éventuellement annulé sa condamnation.

Cette suggestion a toutefois été qualifiée d'«inutile» par l'avocat chargé des intérêts du champion décédé en 2016, sa condamnation ayant déjà été annulée par la justice.

M. Trump a indiqué aux journalistes qu'il étudie des «milliers de noms» de gens qui pourraient être graciés.

Il a fait cette déclaration à brûle-pourpoint, sur la pelouse de la Maison-Blanche, juste avant de s'envoler pour le sommet du G7 au Canada.

M. Ali a refusé de rejoindre les rangs de l'armée pour la guerre du Vietnam, en se décrivant comme un objecteur de conscience. Il a été reconnu coupable d'insoumission.

Son combat juridique a pris fin en 1971 quand la Cour suprême a tranché en sa faveur.

On ne comprend pas exactement pourquoi M. Ali aurait besoin d'une intervention du président, puisqu'il n'a pas de casier judiciaire. La Maison-Blanche n'a pas immédiatement répondu à une demande d'explications.

M. Trump a fait cette annonce pratiquement deux ans jour pour jour après les obsèques de la vedette planétaire dans sa ville natale de Louisville dans le Kentucky, au coeur des États-Unis.

La grâce est un droit régalien que la Constitution des États-Unis confère à son président.

Répondant favorablement à une demande de la vedette de téléréalité Kim Kardashian, M. Trump a fait libérer mercredi une femme de 63 ans qui avait été condamnée à la perpétuité pour un délit de trafic de drogue.

En mai, le président républicain avait réhabilité à titre posthume un autre boxeur, Jack Johnson, premier Noir sacré champion du monde de boxe poids lourd en 1908, qui avait été condamné à la prison sur des motifs racistes.

Globalement M. Trump a surtout fait profiter ses soutiens de la première heure de son droit de grâce.

La semaine dernière, il en a ainsi fait bénéficier Dinesh D'Souza, un conservateur polémiste très anti-démocrate. À l'été 2017, il avait gracié l'ancien shérif Joe Arpaio, condamné pour ses méthodes policières discriminatoires envers les immigrés clandestins.