Éreintant les candidats démocrates dans les fameuses tirades improvisées qui galvanisent ses supporteurs, Donald Trump est entré en plein dans la mêlée des prochaines élections de mi-mandat aux États-Unis, espérant aider les républicains à maintenir une majorité au Congrès, cruciale pour accomplir son programme.

«Si vous voulez que votre pays soit en sécurité, alors sortez et virez les démocrates!» a exulté le président américain mardi sur scène à Nashville, dans le Tennessee, nouvelle étape dans une tournée visant à motiver sa base fidèle pour qu'elle vote en novembre même s'il ne figure pas sur le bulletin.

En jeu: les 435 sièges de la Chambre des représentants, 35 sièges de sénateurs sur 100 ainsi que les postes de gouverneurs de 36 États. De quoi changer la couleur de la carte politique des États-Unis, où les républicains disposent pour l'instant de majorités dans les chambres basse et haute du Congrès, en plus de leur homme à la Maison-Blanche.

Portés par l'élan de militants ultra-motivés, la faible popularité de Donald Trump et l'effet de sape de l'enquête russe visant son équipe de campagne depuis plus d'un an, les démocrates espèrent s'emparer de ces majorités le 6 novembre. Un optimisme qui s'ancre en outre dans l'histoire de ces élections des «mid-terms» qui voient régulièrement le parti installé à la Maison-Blanche perdre des sièges.

Mais Donald Trump ne s'avoue pas vaincu, optant pour une stratégie qui le tient à distance des États où les républicains en lice dans des courses serrées pour la Chambre pourraient souffrir de sa présence et le voit plutôt sillonner les circonscriptions qui ont voté pour lui à la présidentielle de 2016, où des démocrates vulnérables tentent d'être réélus ou de gagner de nouveaux sièges.

«Nous avons besoin de plus de républicains», a-t-il martelé devant la foule de Nashville, constellée de sa fameuse casquette rouge marquée du slogan «Rendre à l'Amérique sa grandeur».

Mêlant son discours anti-immigration aux messages sur ses accomplissements, comme la réforme des impôts, il était venu soutenir la républicaine Marsha Blackburn, supportrice de la première heure, qui tente de succéder au républicain sortant Bob Corker.

Si les analystes voient une forte probabilité que les démocrates gagnent les 24 sièges dont ils ont besoin pour regagner la majorité à la Chambre, leur course pour reprendre le Sénat s'annonce particulièrement ardue. Sur les 35 sièges en jeu, les démocrates doivent en défendre 26, dont 10 dans des États remportés par Donald Trump en 2016.

Et la confortable avance que leur donnaient les sondages en décembre a fondu, passant de 13 points en décembre à seulement quatre cette semaine.

«Il va les avoir»

Alors qu'il tente de faire avancer son programme, cherchant notamment à réduire drastiquement immigrations légale et clandestine, le président américain bute sur la très courte avance de son parti au Sénat, de 51 contre 49, qu'il aimerait voir se creuser.

Reprenant des propos controversés, Donald Trump a rappelé à Nashville à ses supporteurs comment il avait appelé les membres du gang américano-salvadorien MS-13 dans un discours les amalgamant avec d'autres sans-papiers latino-américains.

«C'était quoi le nom ?», a-t-il lancé à la foule. «Animaux», ont-ils crié en retour. Il a du même coup attaqué le candidat démocrate à la sénatoriale dans le Tennessee, Phil Bredesen, affirmant qu'il servirait sans réserve l'agenda des chefs démocrates du Sénat et de la Chambre à Washington, un argument qui porte en cette époque de forte défiance envers la capitale.

Depuis un mois, Donald Trump sillonne le pays pour tenir ces réunions de campagne qu'il savoure particulièrement, ou des discours plus cadrés.

Michigan, Indiana, Tennessee et Ohio: il a déjà visité ces États qu'il a remportés en 2016 et où les sénatoriales s'annoncent difficiles pour les républicains. Les prochaines semaines devraient l'amener au Dakota du Nord, dans le Missouri, le Montana et en Virginie occidentale, selon le New York Times, États qui lui ont aussi donné la victoire et où des sénateurs démocrates affrontent des campagnes ardues pour leurs réélections.

Selon Katie Martin, directrice de communication de l'organisme républicain chargé de la campagne des sénatoriales, Donald Trump a un message pour eux: «il va aussi les avoir».