Le procureur de Manhattan a annoncé mardi qu'il ne poursuivrait plus pénalement les personnes contrôlées en possession d'une faible quantité de cannabis, même si elles risquent toujours une amende.

L'annonce intervient deux jours après la publication d'une enquête du New York Times montrant que l'immense majorité des interpellations pour détention de cannabis à New York concerne des personnes noires ou hispaniques.

Jusqu'ici, tout individu pris avec du cannabis sur lui, quelle que soit la quantité, était susceptible d'être interpellé et poursuivi pénalement, avec une mention dans son casier judiciaire.

Le procureur de Manhattan Cyrus Vance a décidé de fixer désormais la limite à 25 grammes à partir du 1er août. Jusqu'à ce seuil, le contrevenant ne sera plus passible que d'une amende, pouvant néanmoins aller jusqu'à 100 $.

Cette initiative devrait permettre de faire baisser le nombre de dossiers liés au cannabis d'environ 5000 à quelque 200 par an à Manhattan, a indiqué le bureau du procureur dans un communiqué.

Cette initiative est similaire à une mesure annoncée en juillet 2014 par l'ancien procureur de Brooklyn, Ken Thompson.

Elle a été annoncée alors que le New York Times a publié dimanche une enquête montrant que, sur les trois premiers mois de l'année, 89% des personnes interpellées à New York pour détention de cannabis étaient noires ou hispaniques.

Un rapport publié mardi par le bureau du procureur de Manhattan fait le même constat.

«La double mission du bureau du procureur de Manhattan est de rendre New York plus sûre et de parvenir à un système judiciaire plus égalitaire», a commenté Cyrus Vance, cité dans le communiqué.

«Les interpellations et les poursuites concernant essentiellement des New-Yorkais» de couleur «ne servent aucun de ces objectifs», a-t-il ajouté.

Dans un entretien diffusé mardi, le maire de New York, Bill de Blasio, a rappelé que la police de la ville avait déjà sensiblement diminué les interpellations pour détention de faibles quantités de cannabis. Sur les quatre dernières années, le nombre d'interpellations a baissé de 32%, a indiqué le chef de la police new-yorkaise James O'Neill.

En revanche, le nombre de contraventions, qui donnent lieu à des amendes, est en hausse de 57%.

James O'Neill a également annoncé la constitution d'un groupe de travail pour étudier les méthodes de la police vis-à-vis des détenteurs de cannabis.

L'État de New York a légalisé, comme 28 autres États américains, l'usage de la marijuana à des fins médicales, mais pas l'usage récréatif.