Les deux jeunes hommes noirs dont l'interpellation le 12 avril dans un café Starbucks de Philadelphie avait fait scandale ont conclu deux accords amiables distincts, avec la ville américaine et la chaîne de cafés.

Rashon Nelson et Donte Robinson avaient été priés de quitter l'établissement alors qu'ils voulaient attendre pour commander qu'arrive une autre personne avec laquelle ils avaient rendez-vous.

Pour les contraindre à quitter les lieux, la direction avait alors appelé la police, qui avait procédé à leur interpellation.

Filmée par une cliente, l'arrestation était vite devenue virale sur les réseaux sociaux, suscitant la création du mot-clic #boycottstarbucks et une série de manifestations.

Starbucks a annoncé, le 17 avril, qu'il fermerait tous ses cafés aux États-Unis durant l'après-midi du 29 mai pour dispenser à ses employés une formation de prévention aux actes discriminatoires.

Les deux hommes interpellés ont accepté de ne pas poursuivre la ville, moyennant le versement d'un dollar symbolique à chacun d'entre eux ainsi que le financement d'un programme scolaire, a indiqué mercredi un porte-parole de la municipalité à l'AFP.

Philadelphie va ainsi consacrer 200 000 $ à un projet destiné aux étudiants des établissements publics de la ville intéressés par l'entrepreneuriat, imaginé par MM. Robinson et Nelson.

Le maire Jim Kenney s'est dit «heureux» d'avoir pu résoudre ce dossier «de manière productive», selon une déclaration transmise à l'AFP.

«Cet incident a fait ressortir beaucoup de douleur dans notre ville, une douleur qui aurait refait surface à de nombreuses reprises en cas de procédure judiciaire», a estimé l'édile.

Il a souligné que la proposition de résolution était venue des deux victimes.

Mercredi toujours, le groupe Starbucks a annoncé avoir, lui aussi, trouvé un accord amiable avec MM. Robinson et Nelson, dont le montant n'a pas été révélé.

Le directeur général de la chaîne, Kevin Johnson, a remercié les deux hommes pour «leur désir de réconciliation», selon un communiqué.

Le dirigeant a affirmé qu'il allait continuer à échanger avec eux et évoqué une possible initiative commune.