Les attaques de Donald Trump contre le FBI menacent la sécurité des États-Unis parce qu'elles ébranlent la confiance du public envers cette institution, selon l'ancien directeur de la police fédérale, James Comey, qui a été congédié par le président.

Lors d'une entrevue téléphonique avec l'Associated Press, mardi, M. Comey a affirmé qu'il était certain que les attaques du président contre le FBI nuiraient à la sécurité publique «de centaines et de milliers de façons».

Donald Trump a notamment critiqué la police fédérale quant à la gestion de son enquête sur l'ancienne candidate démocrate à la présidence Hillary Clinton, et il a suggéré que James Comey soit jeté en prison.

M. Comey craint que les victimes de crimes ne fassent plus confiance à un agent du FBI qui viendrait pour les aider, ou que la crédibilité des employés de la police fédérale soit remise en question lorsqu'ils témoigneront dans les procès.

Donald Trump a congédié James Comey il y a près d'un an, une décision qui est examinée au peigne fin par le procureur spécial Robert Mueller, puisqu'elle pourrait constituer une entrave à la justice.

La Maison-Blanche avait d'abord justifié le congédiement par sa gestion de l'enquête sur les courriels de Hillary Clinton, mais le président avait dit plus tard qu'il pensait à «l'affaire de la Russie» lorsqu'il a pris sa décision.

James Comey fait une tournée de promotion pour son livre A Higher Loyalty (Une loyauté à toute épreuve en français). Il a offert plusieurs entrevues à la télévision, dans lesquelles il a remis en question l'aptitude mentale du président à gouverner.

Dans la foulée du départ de M. Comey, plusieurs articles négatifs sur le FBI ont été publiés, ce qui a donné des munitions aux détracteurs de l'organisation, dont M. Trump.

Par exemple, James Comey a manifesté publiquement son désaccord avec son ancien directeur adjoint, Andrew McCabe, sur des informations qui avaient été dévoilées aux médias. M. McCabe a été congédié en mars, car l'inspecteur général du département de la justice avait conclu qu'il avait induit en erreur des enquêteurs des affaires internes.

De plus, le FBI s'est fait accuser d'avoir un parti pris politique après la publication de textos anti-Trump qui avaient été envoyés et reçus par deux employés qui étaient dans la mire de l'enquête du procureur spécial.

«Est-ce que j'aurais dû faire un discours [...] pour dire: »Voici la façon de se comporter«? C'est totalement correct (de le demander) et je suis responsable d'au moins une partie de la conduite des gens qui travaillaient pour moi», a-t-il reconnu.