La Russie a promis vendredi une « réponse dure » aux nouvelles sanctions américaines adoptées à l'encontre de plusieurs hommes d'affaires, chefs d'entreprises et hauts responsables russes.

« Nous ne laisserons pas l'attaque actuelle ou n'importe quelle nouvelle attaque antirusse sans une réponse dure », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

« N'ayant obtenu aucun résultat avec les 50 séries de sanctions précédentes, Washington continue de faire peur avec des refus de visas américains, menace le business russe de gel d'actifs et d'avoirs, mais oublie que la réquisition de propriété privée et de l'argent d'autrui, cela s'appelle un vol », a poursuivi la diplomatie russe.

Selon Moscou, les sanctions américaines font entrer les États-Unis dans la catégorie des pays « ennemis de l'économie de marché et de la concurrence honnête et libre », puisqu'ils « utilisent des méthodes administratives pour éliminer des concurrents sur les marchés étrangers ».

« Aucune pression ne fera dévier la Russie du chemin qu'elle a choisi. Elle ne fera que démontrer l'incapacité des États-Unis d'arriver à ses fins, et consolider la société russe », a affirmé la diplomatie russe.

« Nous conseillons à Washington de se débarrasser au plus vite de l'illusion qu'il est possible de discuter avec nous en employant le langage des sanctions », a-t-elle ajouté.

Les nouvelles sanctions américaines visent 38 personnes et entreprises qui s'ajoutent aux 24 déjà ciblées mi-mars en réponse à une ingérence électorale et à plusieurs cyberattaques dont est accusée la Russie.

Parmi les personnes ciblées figurent des « oligarques » proches du Kremlin et leurs entreprises, de hauts responsables russes et la société chargée des exportations d'armements de Moscou, Rosoboronexport.

Des mesures « dirigées contre le peuple russe »

« On nous dit que ces mesures ne sont pas dirigées contre le peuple russe. Elles le sont », a affirmé l'ambassade sur sa page Facebook, dénonçant un « nouveau coup porté aux relations russo-américaines ».

« Sont désormais sanctionnés les patrons russes ayant refusé de jouer selon le scénario de Washington », a poursuivi l'ambassade, qui estime que les États-Unis ont « réalisé un nouveau pas dans la destruction de la libre entreprise et de la concurrence ».

« Dans ces sanctions, nous voyons le désir des États-Unis de diviser la société russe. Mais cela ne marchera pas. Sous la pression extérieure, le pays s'est toujours rassemblé autour de son leader », a-t-elle ajouté, rappelant la très large réélection de Vladimir Poutine à un quatrième mandat mi-mars.

Le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a de son côté estimé que les sanctions américaines « ont pour but l'affaiblissement de la Russie et de son économie ».

« C'est une mesure néfaste et insensée, qui ne mènera nulle part. Cette méthode consistant à mettre la Russie sous pression ne donnera jamais de résultats. Mais elle aboutira à une détérioration de relations déjà difficiles », a abondé Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma.

Le patron du géant russe des hydrocarbures Gazprom, Alexeï Miller, visé par les sanctions américaines, a réagi en assurant que son intégration à la liste noire signifiait qu'il « faisait tout comme il faut ».

Également sanctionné, Andreï Kostine, le patron de VTB, la deuxième banque russe, a estimé qu'il y « aura des désagréments » à cause de la décision de Washington, mais que la Russie « va les surmonter ».

Photo Pavel Golovkin, archives Associated Press

Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine