Le Mexique et les démocrates ont fait les frais lundi des tweets furieux du président américain, apparemment mis hors de ses gonds par les images d'une « caravane » d'un millier de migrants déterminés à passer du Mexique aux États-Unis.

L'« entente » sur l'immigration longtemps promise entre le président et le Congrès est tombée à l'eau en mars, ce que Donald Trump continue de mettre sur le dos des démocrates.

Il voulait un accord pour financer l'érection de son grand mur à la frontière mexicaine, en échange d'une régularisation d'une partie de la population clandestine présente aux États-Unis, environ 700 000 jeunes bénéficiaires d'un programme temporaire baptisé DACA.

DACA, créé en 2012 par Barack Obama, a été aboli en septembre par Donald Trump qui avait donné six mois au Congrès pour voter une loi donnant aux sans-papiers arrivés enfant sur le territoire américain (et potentiellement 1,8 million de personnes) un statut permanent.

Entre-temps, la justice a été saisie par les défenseurs de DACA... et le programme est dans les limbes, après deux décisions de tribunaux fédéraux en janvier et en février: les permis en cours, d'une durée de deux ans, restent valables jusqu'à leur date d'expiration et peuvent être renouvelés, mais aucune nouvelle demande n'est acceptée.

Quant au Congrès, il n'a jamais pu s'entendre pour trouver une issue.

« Les démocrates les ont complètement abandonnés, c'est une honte », a dit le dirigeant lundi à la Maison-Blanche.

DACA est « mort » à cause des démocrates, a-t-il écrit dans un tweet. « Les démocrates veulent Pas de Frontière, d'où la drogue et la délinquance ! »

Il a aussi dit que le Mexique gagnait « une fortune grâce à l'ALENA », traité de libre-échange nord-américain, ajoutant: « Avec tout l'argent qu'ils gagnent grâce aux États-Unis, j'espère qu'ils stopperont les gens qui traversent leur pays pour venir chez nous, au moins jusqu'à ce que le Congrès change nos lois sur l'immigration ! »

La caravane

Le milliardaire tweete depuis dimanche sur les clandestins et le Mexique, après que la télévision américaine, et notamment la chaîne Fox News, a diffusé des images d'une caravane d'environ 1500 migrants venus d'Amérique centrale.

La caravane, qui se déplace surtout en cars, se trouvait lundi dans le sud-ouest du Mexique, à Matias Romero, dans l'État d'Oaxaca, d'où ils planifiaient la suite de leur périple.

Leur objectif est de passer aux États-Unis, mais ils veulent d'abord atteindre, à Puebla, des experts américains et mexicains qui doivent les conseiller du 5 au 8 avril sur la meilleure façon de demander l'asile ou le statut de réfugié, aux États-Unis ou au Mexique.

Environ 80 % d'entre eux viennent du Honduras, les autres du Guatemala, du Salvador et du Nicaragua, a indiqué à l'AFP Rodrigo Abeja, l'un des leaders du groupe.

« La décision [de Trump] sur DACA était déjà prise, c'est un prétexte pour accuser les autres. Il utilise notre mouvement, la caravane, comme un prétexte », a-t-il dit.

« J'hallucine »

Ces images semblent avoir réaffirmé l'urgence, chez Donald Trump, d'un dossier qui était enterré depuis que les parlementaires ont renoncé à l'inclure lors du grand compromis budgétaire adopté en mars.

« Ces grandes vagues de gens essaient de profiter de DACA », a tweeté dimanche le milliardaire, bien que DACA ne s'applique qu'aux personnes présentes aux États-Unis avant 2012.

Pour les jeunes concernés par DACA, l'incertitude sur leur avenir dure depuis l'élection présidentielle de novembre 2016. Donald Trump souffle depuis des années le chaud et le froid, ayant souvent poussé à leur régularisation, mais conditionnant cette mesure au déblocage par le Congrès des crédits nécessaires à la construction de son mur - auquel les démocrates, qui disposent d'une minorité de blocage au Sénat, s'opposent.

Sur ce dossier, chaque fois que le président américain se plaint du sort des jeunes de DACA, l'opposition bondit et l'accuse d'hypocrisie.

« J'hallucine... J'hallucine », s'est exclamé le représentant démocrate John Garamendi lundi matin, sur CNN. « C'est lui qui a créé la crise, tout est de sa faute ».

Pour les jeunes concernés par DACA, l'incertitude sur leur avenir dure depuis l'élection de Donald Trump en novembre 2016. Il souffle depuis des années le chaud et le froid, ayant souvent poussé à leur régularisation, mais conditionnant cette mesure au déblocage par le Congrès des crédits nécessaires à la construction de son mur -- auquel les démocrates, qui disposent d'une minorité de blocage au Sénat, s'opposent.

Sur ce dossier, à chaque fois que le président américain se plaint du sort des jeunes de DACA, l'opposition bondit et l'accuse d'hypocrisie.

«J'hallucine... J'hallucine», s'est exclamé le représentant démocrate John Garamendi lundi matin, sur CNN. «Il avait promis pendant sa campagne de mettre fin à DACA, et c'est ce qu'il a fait. C'est lui qui a créé la crise, tout est de sa faute».

«C'est lui qui a mis le mur dans la balance avec DACA», a ajouté l'élu.

Le point de vue de la Maison-Blanche est que le Congrès «doit en faire davantage pour protéger les habitants de ce pays», a répété la porte-parole présidentielle Sarah Sanders, sur CNN.

Mais le Congrès n'a guère d'appétit pour un grand compromis politiquement risqué à seulement sept mois des élections législatives de mi-mandat. Les leaders républicains veulent se concentrer sur la promotion des réformes effectivement adoptées: la baisse des impôts, et la hausse historique du budget militaire américain.