La commission du Renseignement de la Chambre des représentants, dominée par la majorité républicaine, a annoncé lundi n'avoir trouvé aucune preuve de collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie lors la campagne présidentielle américaine de 2016.

Les membres républicains de la commission ont dit avoir terminé leur enquête sur les ingérences russes et ont publié sur une page leurs principales conclusions.

Elles ont immédiatement été critiquées par le camp démocrate qui dénonçait depuis des mois la conduite partisane de cette enquête parlementaire, dans le but selon eux de protéger le président républicain.

Le président américain Donald Trump s'est réjoui dans un tweet, entièrement écrit en lettres majuscules, que «la commission du Renseignement de la Chambre n'a, après une longue enquête approfondie de 14 mois, trouvé aucune preuve de collusion ou de coordination entre la campagne Trump et la Russie pour influencer l'élection présidentielle 2016».

Les élus réfutent notamment la conclusion des services de renseignements américains, annoncée en janvier 2017, sur la préférence supposée du président russe Vladimir Poutine pour M. Trump face à la candidate démocrate Hillary Clinton.

Les républicains prennent acte d'un nombre de cyberattaques russes contre les institutions politiques américaines en 2015 et 2016, en particulier par les réseaux sociaux.

Mais ils critiquent la «réponse défaillante» de l'administration du président démocrate Barack Obama avant l'élection et disent avoir enquêté sur la façon dont des sources russes avaient alimenté un dossier anti-Trump financé par le camp Clinton.

Enfin, les élus soulignent des «contacts problématiques entre de hauts responsables de la communauté du renseignement (de l'ère Obama) et des médias», selon le résumé mis en ligne par la commission lundi.

«C'est un nouveau jalon tragique pour le Congrès, et cela représente une nouvelle capitulation devant l'exécutif», s'est désolé Adam Schiff, chef de la minorité démocrate au sein de la commission du Renseignement de la Chambre.

Nancy Pelosi, cheffe de la minorité démocrate de la Chambre a dénoncé dans un tweet le «manque de leadership et d'intégrité» des républicains de la commission du Renseignement.

Le président républicain de la Chambre Paul Ryan a de son côté insisté sur les risques concernant les campagnes politiques en cours, à l'approche des élections législatives de novembre.

«Nous devons nous protéger face à d'autres interférences», a fait valoir sa porte-parole Ashlee Strong, appelant les démocrates à faire front commun face à une telle menace.

Le rapport rendu par la commission du Renseignement de la Chambre fait plus de 150 pages, contient plus de 40 «conclusions initiales» et plus de 25 recommandations. Il doit être présenté à la minorité démocrate mardi pour commentaire.

La commission devra ensuite voter pour soumettre le rapport à une procédure de déclassification, afin qu'il puisse être rendu public.

Ce n'est pas la seule enquête menée au Congrès sur la Russie. La commission du Renseignement du Sénat finalise la sienne et, contrairement à la Chambre, majorité et minorité collaborent dans le but de publier un rapport commun.

De plus, un procureur spécial a été nommé par le ministère de la Justice pour mener une enquête fédérale sur l'ingérence russe et sur une possible collusion entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie lors de l'élection présidentielle. Robert Mueller a déjà inculpé plusieurs anciens conseillers de M. Trump et obtenu des accords de plaider-coupable de plusieurs d'entre eux.

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Adam Schiff