Un ancien élu démocrate qui avait contribué à faire annuler une interdiction des armes d'assaut dans l'État de l'Ohio a admis qu'il était «à la solde» du lobby des armes à feu et a avoué regretter son geste.

Marc Dann a fait cet aveu dans un texte publié dimanche sur le site Cleveland.com, pour inciter les élus à respecter leurs convictions alors que le pays débat encore une fois de la possibilité de resserrer les contrôles sur les armes à feu dans la foulée d'une fusillade dans une école de la Floride qui a fait 17 victimes.

Selon M. Dann, «la propagande bien huilée» de la National Rifle Association (NRA) - un puissant lobby des armes à feu - a convaincu plusieurs élus, dont lui-même, de ne pas discuter de cet enjeu, de crainte que cela mette fin à leur carrière politique.

M. Dunn souligne que «cette menace a fonctionné».

L'ancien procureur reconnaît avoir conclu «un pacte avec le diable» pour adopter des positions proarmes afin de se maintenir en poste.

Il ajoute que l'entente a été payante pour lui, car il a été réélu haut la main au Sénat de l'État, avant de devenir procureur général, notamment parce que les lobbys des armes à feu avaient «informé les électeurs proarmes sur (son) engagement indéfectible envers le Deuxième amendement».

«J'ai appris peu de temps après, cependant, qu'en concluant un pacte avec le diable pour faire avancer ma carrière politique, j'avais abandonné mes convictions et vendu mon âme.»

La National Rifle Association a rejeté l'analyse de M. Dunn, qualifiant l'article de «recherche d'attention désespérée de la part d'un politicien déchu».

Marc Dann a quitté la politique dans la controverse en 2008, alors qu'un scandale de harcèlement sexuel secouait le bureau du procureur général. Il travaille maintenant dans le secteur privé.

AP

Marc Dann