Un juge californien dont la crédibilité avait été remise en cause par le président Donald Trump à cause de ses origines hispaniques lui a donné raison mardi face à des protecteurs de l'environnement opposés à la construction d'un mur à la frontière mexicaine.

Le juge Gonzalo Curiel, du tribunal fédéral de San Diego, a rejeté les arguments selon lesquels ce mur - l'une des principales promesses de campagne du magnat de l'immobilier - nuirait à l'environnement.

Dans une décision de 101 pages, le juge a dit ne pas avoir «de sérieux doutes constitutionnels» à propos des exemptions fédérales environnementales accordées aux prototypes du mur exposés à San Diego, ville qui jouxte le Mexique, et pour le remplacement de 25 kilomètres de clôture existante à San Diego et alentours.

M. Curiel a précisé que sa décision avait été prise en dehors «du débat politique agité» sur la nécessité ou non de ce mur et sur son financement qui pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Il a cité le juge de la Cour suprême John Roberts, pour lequel les tribunaux sont faits pour interpréter la loi, pas pour faire des jugements politiques.

En 2016, Donald Trump, alors en campagne électorale, avait mis en cause l'impartialité du juge Curiel qui avait rendu une décision défavorable dans le cadre de plaintes contre sa défunte «université».

L'homme d'affaires avait alors suggéré que les origines mexicaines du magistrat biaisaient sa décision, vu sa campagne présidentielle très anti-immigration.

Le juge est né dans l'Indiana.

Le Centre pour la diversité biologique (CBD), qui veut faire appel à la décision de mardi, avait porté plainte en juin contre le ministère de la Sécurité nationale. L'organisation a ensuite été rejointe par d'autres associations de défense de l'environnement dont Sierra Club, Defenders of Wildlife et l'Animal Legal Defense Fund.

Le procureur général de la Californie, Xavier Becerra, a également porté plainte pour bloquer cette construction et assuré mardi qu'il continuerait à contester en justice ce projet malgré la décision du juge Curiel.

Le gouvernement fédéral a commencé en février à remplacer environ 3 kilomètres de clôture considérée comme inopérante près de Calexico, ville frontalière de Californie. La plus grosse partie du mur à San Diego ne devrait pas être bâtie avant mi-juin, d'après Galen Thorp, avocat de l'administration Trump.

Le président devrait aller voir les prototypes.

AP

Gonzalo Curiel