Les parlementaires américains, qui font leur rentrée lundi, sont attendus au tournant sur l'épineux dossier du contrôle des armes à feu après la fusillade dans l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas, où on tente de revenir à un semblant de vie normale.

De part et d'autre de l'échiquier politique américain, comme dans la société civile, des voix se sont élevées pour réclamer une réglementation plus stricte sur les ventes d'armes, afin d'empêcher un éventuel futur Nikolas Cruz d'acquérir légalement un AR-15 pour tuer 17 personnes, comme l'a fait le tueur de Parkland.

Un grand rassemblement est ainsi prévu le 24 mars à Washington pour réclamer un contrôle plus strict et mettre la pression sur les responsables politiques américains.

Mais cette manifestation symbolique sera-t-elle suivie d'effet ? La question reste en suspens.

« Je ne suis pas particulièrement optimiste », a reconnu l'élu républicain de la Chambre Charlie Dent lors d'une interview sur CNN lundi matin.

Des mesures comme l'amélioration des contrôles d'antécédents, le relèvement de l'âge légal pour acheter des armes (souvent disponibles à la vente à un plus jeune âge que l'alcool) et l'interdiction des « bump stocks », qui transforment des fusils semi-automatiques en armes automatiques, sont « raisonnables », a-t-il reconnu.

Pessimisme

« Je suis un peu pessimiste quant à l'idée de quelque chose va se passer », a-t-il cependant ajouté.

Les leaders républicains au Congrès, Paul Ryan et Mitch McConnell, ne se sont pour l'instant pas prononcés sur ce sujet, même si selon un récent sondage de CNN, 70 % des Américains sont en faveur d'un durcissement de la législation.

« Si le président fait de grosses annonces... Je pense que cela aiderait le Congrès à agir. Mais je ne sais pas précisément comment le président se positionne sur ce sujet », a souligné Charlie Dent.

Donald Trump s'est prononcé la semaine dernière en faveur de ces trois mesures, une divergence notable avec les propositions de la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes dont il est proche.

Mais le président américain a également annoncé son envie d'armer environ 20 % des enseignants dans les écoles pour mieux les protéger contre les attaques, une proposition plus au goût de la NRA.

Le milliardaire s'entretenait lundi les gouverneurs des 50 États fédérés américains, et devait à cette occasion s'entretenir avec eux de la sécurité dans les écoles.

Toujours à Washington, des rencontres entre des survivants de la fusillade et des parlementaires américains avaient également été planifiées lundi, mais aucun détail n'avait filtré sur la tenue effective de ces entretiens.

À Parkland, les enseignants et le personnel de l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas revenaient lundi dans l'établissement endeuillé, afin de préparer le retour des élèves mercredi.

L'une des victimes, Maddy Wilford, 17 ans et blessée le jour de la Saint-Valentin dans son école secondaire floridien, s'est pour sa part exprimée lors d'une conférence de presse, entourée de ses parents.

« Je suis juste contente que mon rétablissement se passe bien », a-t-elle déclaré, très émue.

Maddy Wilford, touchée par plusieurs des balles tirées par Nikolas Cruz, a reçu lors de son opération des plaques en métal qui lui permettent de maintenir ses côtes en place.