La Maison-Blanche envisage de prendre des sanctions supplémentaires contre la Russie, ont indiqué mercredi de hauts responsables de l'administration Trump, repoussant les accusations de mansuétude à l'égard de Moscou.

Le Congrès s'est déjà prononcé pour des sanctions contre la Russie, accusée par les Américains d'avoir interféré dans les élections de 2016. Mais le 30 janvier dernier, le Trésor américain s'était contenté de publier une liste de 200 responsables russes, sans annoncer de mesures punitives immédiates.

S'exprimant sous condition d'anonymat, les hauts responsables de l'administration Trump ont expliqué qu'un «groupe de travail» avait été mis en place pour prévenir toute nouvelle ingérence dans les élections parlementaires de l'automne prochain.

Et le travail est en cours pour introduire des sanctions liées aux actions de déstabilisation du système électoral américain prêtées à Moscou pendant la campagne présidentielle de 2016 qui a porté Donald Trump à la Maison-Blanche.

«Nous faisons énormément de travail, nous prenons cela très au sérieux, c'est une question de sécurité nationale», a assuré un responsable de l'administration.

Les gouvernements étrangers ont été prévenus qu'ils étaient menacés de sanctions s'ils entraient dans des «transactions significatives» avec l'armée russe, selon les mêmes responsables. Cela concerne par exemple la Turquie, alliée au sein de l'OTAN, qui a annoncé l'achat de missiles russes S-400.

«Quelques grands pays» reconsidèrent des achats d'armement en conséquence de ces avertissements américains, a assuré l'un de ces responsables.

Le Congrès avait approuvé un train de sanctions contre la Russie en juillet. L'administration avait jusqu'à la fin janvier pour le mettre en oeuvre.

Cette législation avait été promulguée à contrecoeur par Donald Trump, qui avait publiquement exprimé ses réticences.

C'est pourquoi l'absence de sanctions concrètes, et la seule publication d'une liste de personnalités à la fin du mois dernier, avaient soulevé des questions sur la réelle volonté de l'administration de les appliquer.

L'un des responsables a souligné la nécessité de travailler dans la discrétion. Il est préférable d'éviter les fuites dans les médias qui pourraient permettre aux institutions ou individus ciblés de transférer des fonds sur de nouveaux comptes en banque ou de prendre d'autres mesures destinées à en limiter les effets.