L'administration Trump a dévoilé lundi sa proposition de budget pour l'année fiscale 2019, qui confirme sa volonté de doper les dépenses militaires et de réduire les dotations du département d'État.

Les dépenses militaires passeraient de 612 milliards de dollars pour 2018 à 686 milliards pour 2019. Une hausse du budget du Pentagone de plus de 10%, aussi significative que les réductions des dépenses humanitaires et diplomatiques seraient drastiques.

L'admnistration Trump ne cache donc pas son objectif de donner la priorité à la Défense, dans le contexte d'une compétition accrue avec la Russie et la Chine, selon le Pentagone.

«Si on ne s'y attaque pas, l'érosion de l'avantage militaire des États-Unis contre la Chine et la Russie pourrait affaiblir notre capacité à dissuader les agresseurs potentiels et l'usage de la force dans des régions stratégiques clés», a expliqué à des journalistes un responsable du Pentagone.

Dans son budget l'administration Trump souhaite 25 900 soldats supplémentaires, ainsi que des investissements majeurs pour les avions, les bateaux, les systèmes au sol et les missiles de défense.

Le budget pour l'année fiscale 2019, présenté lundi par l'administration Trump, a peu de chances d'être adopté en l'état mais adresse un signal politique sur les priorités de l'administration.

Le Congrès, qui dispose du pouvoir en matière de finances publiques, travaille déjà sur un budget pour 2018 et 2019 à la suite d'un accord entre les républicains et les démocrates du Sénat.

Parmi les parlementaires, l'objectif de réduction des crédits du département d'État devrait avoir du mal à passer. L'an dernier déjà, une initiative similaire avait mis vent debout des parlementaires de tous bords.

«Aujourd'hui, le président Trump a préconisé 39,3 milliards de dollars de budget pour l'année fiscale 2019 pour le département d'État et l'agence internationale pour le développement (USAID)», s'est félicité Rex Tillerson.

À titre de comparaison, pour 2018, le montant demandé par l'administration était de 37,6 milliards.

Si le Congrès avait approuvé la demande pour 2018, la réduction des dépenses pour la diplomatie aurait été de 30% par rapport aux 55,6 milliards de 2017.

Les parlementaires de chaque côté de l'échiquier politique avaient estimé qu'une telle réduction, draconienne, aurait été dangereuse pour la première diplomatie du monde, engagée dans de nombreuses crises internationales.

La dotation proposée pour le département d'État prend aussi en compte de nouvelles priorités américaines pour l'année prochaine.

Les dépenses pour la sécurité des ambassades, la construction et la maintenance, passeraient de 1,42 milliard de dollars dans le plan de 2018 à 1,66 milliard en 2019.

Cette demande de hausse intervient alors que la Maison-Blanche souhaite accélérer la mise en oeuvre de sa décision controversée de relocaliser l'ambassade des États-Unis en Israël, de Tel Aviv à Jérusalem.