La numéro trois du département américain de la Justice a démissionné à peine neuf mois après sa prise de fonctions, a annoncé vendredi le département dans un communiqué.

«Je sais qu'elle manquera à la totalité du département, mais nous la félicitons tous pour cette nouvelle opportunité dans le secteur privé», a commenté le procureur général Jeff Sessions, cité dans le communiqué qui a confirmé une information du New York Times (NYT).

Elle va partir «dans les semaines qui viennent», a indiqué le département.

Le départ de Rachel Brand, spécialiste en droit de la sécurité nationale, intervient au moment où les attaques du président Donald Trump et de parlementaires républicains ne cessent de s'accroître contre le procureur spécial Robert Mueller, chargé d'enquêter sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016 et sur une éventuelle collusion américano-russe pour favoriser le milliardaire.

La juriste de 44 ans se trouvait en position d'avoir à éventuellement superviser cette enquête si le numéro deux du département de la Justice Rod Rosenstein était limogé par M. Trump.

Des élus démocrates craignent en effet que le président prenne cette décision depuis qu'il a déclassifié la semaine dernière une note rédigée par un parlementaire républicain très critique envers la police fédérale (FBI) et le département de la Justice au sujet de l'affaire russe.

Nommée en 2003 par le président républicain George W. Bush au département de la Justice, Rachel Brand en était partie quatre ans plus tard pour un emploi dans le privé. Diplômée de Harvard, elle avait auparavant travaillé à la Cour suprême pour le juge Anthony Kennedy.

En 2012, sur décision du président démocrate Barack Obama, elle entre au Comité de supervision des libertés civiles et de la vie privée qui est chargé d'examiner la légalité des programmes de surveillance de l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA).

Elle a regagné le département de la Justice en mai, choisie cette fois par M. Trump, pour occuper le poste de numéro trois travaillant directement avec M. Rosenstein et procureur général Jeff Sessions, qui s'est récusé de la supervision de l'enquête sur l'affaire russe en raison de sa propre implication.

Agacé par cette enquête, M. Trump caresserait l'idée selon des médias de limoger M. Rosenstein qui est le seul, en tant que superviseur, à pouvoir renvoyer M. Mueller. Le président a déjà limogé en mai le patron du FBI James Comey à cause de ces investigations.

En cas de renvoi de M. Rosenstein, Mme Brand se serait retrouvée dans la ligne de mire de la Maison-Blanche en étant chargée de la supervision de l'enquête du moins le temps qu'un remplaçant à M. Rosenstein soit nommé et approuvé par le Congrès.