Melania Trump a sacrifié à la tradition, mardi: elle a assisté comme toutes les Premières dames avant elle au discours sur l'état de l'Union de son mari au Congrès, sur fond de rumeurs de problèmes conjugaux.

Depuis la tribune qui lui était réservée dans l'hémicycle de la Chambre des représentants, l'ancienne mannequin slovène, scrutée par des centaines de paires d'yeux, n'a envoyé aucun signal clair sur son état d'esprit, portant sur son visage le même masque austère que lors de la plupart de ses prestations publiques.

C'était sa première apparition publique depuis que, le 12 janvier, le Wall Street Journal a rapporté le paiement, durant la campagne présidentielle, de 130 000 dollars à une ancienne actrice pornographique, Stormy Daniels, pour qu'elle taise avoir eu des relations sexuelles avec Donald Trump en 2006, alors qu'il venait d'épouser Melania. Ce que la Maison-Blanche a démenti.

Les sourires de Mme Trump se sont comptés sur les doigts d'une main, mardi soir. Le premier, le plus éclatant, apparut à son entrée, face à la belle ovation lancée par les parlementaires et le reste du public, surtout républicains. Des bavardages avec le «patriote» de 12 ans assis à sa droite et le policier d'Albuquerque à sa gauche ont aussi brièvement détendu son expression.

Puis la sévérité dont elle est coutumière est revenue, forçant les observateurs à décrypter le moindre de ses gestes. Le blanc crème de son tailleur pantalon était-il un clin d'oeil au blanc porté l'an dernier par les démocrates défendant les femmes contre le nouveau président ? Le tailleur pantalon était-il lui-même une référence à Hillary Clinton, qui ne portait que cela ?

Et quand la Première dame préférait applaudir assise pendant certaines des dizaines d'ovations debout ayant ponctué le discours, désirait-elle démontrer la modération de son soutien envers son mari ?

Enfin, que penser du fait que Melania Trump s'est rendue au Congrès dans son propre véhicule, au lieu de la limousine présidentielle ? Officiellement, c'était pour faire plus d'honneurs aux invités spéciaux du couple présidentiel. Mais ce fut une rupture de tradition.

«Concentrée sur sa famille»

Après l'accusation de Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, Melania Trump ne s'est elle-même pas publiquement affichée avec son mari pour le défendre, contrairement aux précédentes accusations de harcèlement ou d'agressions sexuelles portées contre lui.

Surtout, elle a annulé un voyage à Davos, où le président américain a dû se rendre seul la semaine dernière.

À la place, Melania Trump a fait une visite, seule, du musée de l'Holocauste à Washington jeudi, puis un aller-retour vendredi à Mar-a-Lago, dans le club privé de Donald Trump, où elle s'est rendue au spa.

La porte-parole de la Première dame, Stephanie Grisham, a dénoncé sur Twitter des informations «salaces et complètement fausses»... «Elle se concentre sur sa famille et son rôle en tant que Première dame», a-t-elle ajouté.

Stormy Daniels a donné sa version de l'histoire dans une interview au magazine In Touch publiée seulement la semaine dernière, mais réalisée en 2011. Selon le Wall Street Journal, elle a confié en privé avoir eu des rapports sexuels avec Donald Trump en juillet 2006, en marge d'un tournoi huppé de golf près du lac Tahoe, une région touristique à cheval entre la Californie et le Nevada. À l'époque M. Trump était marié avec Melania, et leur enfant Barron venait de naître.

L'actrice a été interviewée mardi soir dans l'émission de Jimmy Kimmel sur ABC, après le discours présidentiel, et doit l'être encore jeudi dans le talk-show matinal «The View» sur la même chaîne.

Lors de son apparition à «Jimmy Kimmel Live!», Stormy Daniels, qui serait tenue par un accord de confidentialité, n'a rien révélé de marquant, riant de manière embarrassée et détournant constamment les questions de l'animateur.

«Je croyais que c'était un talk-show et pas un film d'horreur», a-t-elle dit lorsque Jimmy Kimmel a lu un extrait d'une interview donnée en 2011 au magazine In Touch, qui n'a été publiée que récemment et porterait sur la liaison supposée.