La Statue de la Liberté échappera finalement à la paralysie budgétaire: fermée aux touristes depuis samedi matin en raison du bras de fer budgétaire au Congrès, le monument emblématique d'une Amérique ouverte aux migrants rouvrira lundi.

«L'État de New York va rouvrir la Statue de la Liberté», a tweeté dimanche gouverneur démocrate de New York Andrew Cuomo. «Nous ne permettrons pas la fermeture de ce symbole de liberté et d'opportunités».

La statue «est importante pour l'économie» de la région, a-t-il souligné, mais «elle est plus que ça. C'est un symbole de New York et de nos valeurs (...) Son message n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui.»

L'État de New York paiera de sa poche les employés fédéraux nécessaires à la réouverture de ces deux sites, pour un coût de quelque 65 000 dollars par jour, a précisé M. Cuomo, lors d'un point presse à la pointe de Manhattan, avec la statue en toile de fond.

La statue de Liberty Island et le musée de l'immigration d'Ellis Island, visités généralement ensemble par quelque 4,5 millions de touristes chaque année, ont fermé samedi matin.

Des centaines de touristes ont été pris par surprise, même si les responsables du site ont rapidement proposé en remplacement des tours en bateau pour approcher la statue, ou des remboursements.

La Statue de la Liberté, offerte par la France aux États-Unis en 1886, en l'honneur du centenaire de leur indépendance en 1876, fait partie des monuments et parcs gérés par le National Park service (NPS).

Depuis samedi, comme les autres administrations fédérales, cette administration est réduite aux services jugés «essentiels», faute de compromis budgétaire entre démocrates et républicains au Congrès dû à un désaccord sur la question ultra-sensible de l'immigration.

Du coup, même si plusieurs grands sites restent ouverts, comme le Grand Canyon (Arizona) ou Yellowstone National Park, le personnel est souvent réduit au minimum, et nombre de commodités (magasins, restaurants, toilettes...) fermées.

Le ministre des Ressources naturelles Ryan Zinke, responsable du NPS, s'est néanmoins targué sur Twitter de participer à l'accueil des visiteurs du grand Mémorial aux soldats américains morts pendant la Seconde guerre mondiale, sur le Mall de Washington, pour qu'il reste ouvert.

Lors de la dernière paralysie budgétaire, qui avait duré 16 jours sous l'administration Obama en 2013, le monument, fermé, avait été pris d'assaut par des anciens combattants, que Donald Trump a beaucoup courtisés pendant sa campagne.