Les services du procureur de Washington ont annoncé jeudi l'abandon de poursuites pénales visant 129 militants anti-Trump qui avaient manifesté le jour de l'investiture à la présidence du milliardaire républicain.

Un an pratiquement jour pour jour après cette manifestation émaillée de violences, les procureurs de la capitale fédérale ont donc tiré les leçons de l'acquittement en décembre de six protestataires parmi les quelque 200 poursuivis.

Dans des documents judiciaires enregistrés jeudi, ces mêmes procureurs précisent que, sur les 188 dossiers restant à juger, 129 feront l'objet d'abandon des chefs d'inculpation, les poursuites demeurant valides pour les 59 autres.

Cet abandon des charges représente une victoire pour les militants et opposants à Donald Trump qui ne cessent depuis un an de dénoncer des poursuites abusives, sans preuves matérielles.

Le 22 décembre six personnes avaient été déclarées non coupables de tous les chefs d'accusation qui les visaient, par un jury de Washington. Elles encouraient initialement une peine pouvant théoriquement dépasser 60 ans de prison.

Le jour officiel de l'entrée en fonction de Donald Trump, des manifestants fédérés par le slogan «Disrupt J20» («Perturbez le 20 janvier») s'étaient rassemblés dans la capitale fédérale américaine.

Des échauffourées localisées avaient éclaté avec la police, des manifestants commettant par ailleurs des actes de vandalisme. Les autorités avaient chiffré les dommages à 100 000 dollars. La police avait interpellé 234 personnes et engagé des poursuites à l'encontre de plus de 200 d'entre elles.

Les procureurs, tout en reconnaissant l'absence de preuves liant les premiers prévenus jugés à un quelconque vandalisme, ont utilisé un argument controversé selon lequel ils ont apporté leur soutien aux vandales, en choisissant de rester au sein du groupe dont les violences ont émané.

Les avocats des inculpés ont au contraire affirmé qu'ils ne faisaient qu'exercer leur droit à manifester pacifiquement et qu'ils ne pouvaient être tenus responsables des débordements au prétexte d'un concept discutable d'association de malfaiteurs.