Donald Trump a affirmé mardi que l'actuel système d'immigration affaiblit la sécurité des États-Unis, alimentant un débat déjà tendu le jour même où son administration a décidé de porter devant la Cour suprême l'avenir des Dreamers, ces centaines de milliers de clandestins arrivés mineurs aux États-Unis.

En pleine tempête après des propos injurieux qu'il dément sur l'immigration en provenance de certains pays, le président américain a tenté de recentrer le débat sur les questions de sécurité. Selon un nouveau rapport élaboré par les départements de la Justice et de la Sécurité intérieure, près des trois quart des 549 individus condamnés dans des affaires liées au terrorisme international depuis le 11-Septembre étaient nés à l'étranger, 148 ayant été naturalisés américains après leur arrivée sur le territoire.

Le même rapport affirme que des centaines d'individus «présentant un risque pour la sécurité» ont été bloqués avant leur arrivée aux États-Unis alors qu'ils tentaient d'entrer légalement ou illégalement.

Tweetant un lien vers ce dossier mardi soir, Donald Trump a de nouveau critiqué le système de loterie pour l'attribution de cartes vertes qui donnent droit de s'installer aux États-Unis et le regroupement familial, soulignant avoir soumis au Congrès des réformes en faveur d'un système «fondé sur le mérite».

Affirmant que ces statistiques ne reflétaient que «la pointe de l'iceberg», son procureur général, Jeff Sessions, a indiqué qu'il y a «en ce moment des enquêtes de contre-terrorisme contre des milliers de personnes aux États-Unis, dont des centaines qui sont venues ici en tant que réfugiés».

Donald Trump avait dénoncé la semaine dernière un «système judiciaire injuste» après la décision d'un juge de Californie de bloquer temporairement l'abrogation du programme dit DACA permettant aux Dreamers de travailler et étudier aux États-Unis, introduit sous Barack Obama.

Mardi, son département de la Justice a annoncé qu'il ferait appel directement devant la Cour suprême de la décision de ce juge de San Francisco, William Alsup, plutôt que devant une cour d'appel de Californie afin de gagner du temps. Mais pour les critiques de l'administration Trump, cette décision vise surtout à porter le dossier devant des juges plus enclins à trancher en sa faveur.

«L'annonce d'aujourd'hui est la dernière dans une série inquiétante d'actions hostiles visant les jeunes immigrés à travers les États-Unis», a réagi Lorella Praeli, responsable des politiques migratoires pour la puissante organisation de défense des droits ACLU.