Un des agents les plus expérimentés du FBI, soupçonné d'avoir écrit des messages critiquant Donald Trump, a été écarté de l'enquête sensible sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle américaine, a déclaré samedi le bureau du procureur spécial chargé de l'affaire russe.

Chef adjoint du contre-espionnage au sein de la police fédérale, Peter Strzok était jusqu'à cet été en première ligne dans l'enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence de la Russie et des soupçons d'entente entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et le Kremlin, selon le Washington Post et le New York Times.

« Immédiatement après avoir appris ces accusations, le bureau du procureur spécial a écarté Peter Strzok de l'enquête », a confirmé à l'AFP un porte-parole des services de Robert Mueller, Peter Carr.

Cette révélation survient à un moment délicat pour l'enquête, au lendemain de l'annonce de l'inculpation de l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn, qui a reconnu avoir menti aux agents du FBI et accepté de coopérer avec la justice.

Peter Strzok « est considéré comme l'un des enquêteurs les plus expérimentés et fiables du contre-espionnage du FBI », écrit le New York Times. Il a également participé à l'enquête sur les courriels de Hillary Clinton, durant la campagne présidentielle de 2016.

Or Peter Strzok entretenait à cette époque une liaison avec une avocate du FBI, selon le Washington Post. Tous deux auraient alors échangé des textos dénotant un parti pris contre Donald Trump et d'autres apparemment favorables à propos de son adversaire démocrate Hillary Clinton.

« M. Strzok a été réassigné cet été, passant de l'enquête de M. Mueller au service des ressources humaines du FBI, où il est resté depuis », précise le New York Times.

Les deux grands quotidiens s'appuient chacun sur plusieurs sources anonymes.