La cheffe de l'opposition à la Chambre des représentants des États-Unis a réclamé jeudi, après plusieurs jours d'atermoiements, la démission du doyen de la chambre basse, un autre démocrate accusé de harcèlement sexuel à 88 ans et qui vient d'être hospitalisé pour «stress».

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John Conyers, icône de la lutte pour les droits civiques des Noirs et qui siège à la Chambre des représentants depuis 1965 est accusé par plusieurs femmes de harcèlement sexuel pendant des années.

«Les accusations contre le parlementaire Conyers (...) sont sérieuses, décevantes et très crédibles. Les femmes courageuses qui se sont exprimées méritent justice», a affirmé la cheffe du groupe démocrate, Nancy Pelosi.

«Je prie pour M. Conyers et sa famille (...), toutefois le parlementaire Conyers devrait démissionner», a-t-elle demandé pour la première fois.

Les accusations de harcèlement sexuel qui ont émergé récemment à l'encontre de l'élu du Michigan lui ont coûté son poste de chef de la minorité démocrate au sein de la commission des affaires judiciaires.

M. Conyers a été hospitalisé dans la région de Detroit, a affirmé plus tôt jeudi son ami Sam Riddle à la presse.

Il «est soumis à un énorme stress dû au harcèlement médiatique, aux vautours politiques et aux accusatrices en série», a justifié ce dernier, cité par le Detroit News.

L'avocat de John Conyers, Me Arnold Reed, a confirmé que son client avait été hospitalisé après des vertiges et essoufflements.

«Il a le moral», a-t-il toutefois assuré lors d'une conférence de presse à Detroit, garantissant que John Conyers n'avait pas l'intention de démissionner.

L'avenir politique de M. Conyers «n'est pas du ressort de Nancy Pelosi. Nancy Pelosi ne l'a pas élu et elle ne va certainement pas être la personne qui lui dira de partir», a-t-il martelé.

De son côté, le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a lui aussi déclaré jeudi que M. Conyers «devrait démissionner immédiatement».

L'octogénaire, dont le siège au Congrès à Washington est plus fragilisé que jamais, nie les accusations qui sont portées contre lui et qui embarrassent son camp démocrate.

Il a en revanche reconnu avoir versé un peu plus de 27 000 dollars en 2015 à Marion Brown, une ancienne collaboratrice parlementaire qui l'accusait de l'avoir licenciée parce qu'elle avait rejeté ses avances.