Le doyen de la Chambre des représentants, John Conyers a annoncé dimanche qu'il démissionnait de son poste de chef de la minorité démocrate au sein de la commission des affaires judiciaires après avoir été accusé pendant des années de harcèlement sexuel par ses collaboratrices.

Une enquête interne a été lancée mardi par le Congrès sur ce héros de la lutte pour les droits civiques des Afro-Américains, qui siège depuis 1965.

L'élu de 88 ans a nié les allégations dans un communiqué affirmant être « impatient de se justifier » devant la commission éthique de la Chambre.

« Mais j'en suis venu à penser que ma présence en tant que démocrate à la position la plus élevée au sein de la commission des affaires judiciaires ne servirait pas ses efforts tant que l'enquête de la commission éthique serait en cours », a expliqué l'élu de Detroit pour justifier sa démission.

M. Conyers a reconnu avoir versé un peu plus de 27 000 dollars en 2015 à une ancienne collaboratrice parlementaire qui l'accusait de l'avoir licenciée parce qu'elle avait rejeté ses avances.

Cette information avait été diffusée par le site Buzzfeed lundi, qui a aussi obtenu des déclarations sous serment d'anciens collaborateurs et collaboratrices de John Conyers, signées en 2014, dans lesquelles ils ou elles décrivent la façon dont l'élu faisait des avances sexuelles à des femmes travaillant pour lui, y compris en les touchant de manière sexuelle.

La chef de l'opposition démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a affirmé dans un communiqué actant la démission de M. Conyers dimanche qu'elle prenait « toute accusation de harcèlement sexuel très au sérieux ».

« Aussi immense que soit la contribution de quelqu'un, il n'y a rien qui autorise le harcèlement », a-t-elle insisté dans un tweet accompagnant le texte.

La vague de dénonciation du harcèlement sexuel déclenchée par les révélations sur le producteur Harvey Weinstein a gagné la sphère politique aux États-Unis, touchant des hommes politiques démocrates comme républicains.

Dans les rangs de l'opposition au Congrès, un collègue de John Conyers, Al Franken qui représente le Minnesota au Sénat, est ainsi accusé de gestes déplacés par deux femmes. La commission éthique du Sénat a été appelée à ouvrir une enquête interne préliminaire par le chef du Sénat et par Al Franken lui-même.