L'abrogation de la loi de Barack Obama sur la couverture maladie semblait toujours aussi incertaine dimanche après le refus de deux sénateurs de confirmer qu'ils voteraient un texte emblématique de l'administration Trump.

Le Sénat doit statuer avant le 30 septembre, fin de l'année budgétaire. Une précédente version de la réforme qui aurait abrogé des pans entiers de la loi démocrate de 2010 a été retoquée en juillet, trois membres de la majorité républicaine ayant voté avec les démocrates.

Susan Collins, l'une des «rebelles» de juillet, a répété dimanche sur CNN qu'il lui serait «très difficile (...) d'envisager un scénario» dans lequel elle voterait le texte présenté par ses collègues républicains.

La sénatrice du Maine a toutefois souligné qu'elle attendrait l'audit du Congressional Budget Office (CBO), organisme indépendant chargé d'estimer le coût de la réforme, pour se prononcer. Le résultat de cet audit doit être rendu public lundi matin.

Vendredi, John McCain avait une nouvelle fois annoncé son opposition à la proposition de loi Graham-Cassidy.

La troisième républicaine à avoir voté contre, Lisa Murkowski, n'avait pas indiqué dimanche si elle avait changé d'avis. Agée de 60 ans, la sénatrice de l'Alaska et Mme Collins sont les plus féroces opposantes au président Trump au sein de son propre camp.

Pour s'assurer que le texte passe, le parti républicain et le président Donald Trump tentent de convaincre le conservateur libertarien Rand Paul, qui avait exprimé des réticences.

«Je connais Rand Paul et je pense qu'il peut trouver un moyen d'y arriver pour le bien du Parti!», a tweeté samedi M. Trump

Mais dimanche, le sénateur du Kentucky a estimé que la proposition de loi actuelle était «une mauvaise idée» et «pas une abrogation» de la loi comme il la souhaite.

Le texte «garde pratiquement toutes les dépenses» de la loi actuelle, a-t-il expliqué sur NBC.

Il y a 52 républicains sur 100 au Sénat. Les 48 démocrates et apparentés sont opposés à toute abrogation. En cas de vote 50-50, le vice-président (républicain) Mike Pence peut apporter une 51e voix.

La proposition de loi Graham-Cassidy veut réduire progressivement le budget fédéral de la santé sur la décennie prochaine, et permet aux États de s'affranchir des protections pour les patients inscrites dans la loi par Obamacare, notamment l'interdiction aux assureurs de faire payer plus cher les assurés en mauvaise santé, ce qui était possible avant Obamacare.

Pour les promoteurs de la réforme, il s'agit de décentraliser la gestion du système de couverture santé pour en améliorer l'efficacité et en faire baisser les coûts.

Réclamée depuis sept ans par les conservateurs, et promesse de campagne de Donald Trump, la réforme pourrait entraîner pour plus de 30 millions d'Américains la perte de leur couverture santé à l'horizon 2026, selon les experts.