Une rencontre prévue entre l'avocat personnel de Donald Trump et un comité du Sénat a été annulée brusquement, mardi, alors qu'un conflit a éclaté concernant sa déclaration qui avait été publiée avant l'événement.

Les dirigeants du comité du renseignement du Sénat ont annoncé avoir annulé la réunion à huis clos après que Michael Cohen eut envoyé sa déclaration à certains médias au moment où l'entrevue devait commencer.

Le président du comité, le républicain Richard Burr, et le leader démocrate du comité, Mark Warner, ont diffusé un communiqué laconique indiquant qu'ils avaient pourtant demandé à M. Cohen «de s'abstenir de faire des commentaires publics».

Ils lui demanderont de revenir, mais cette fois-ci, pour participer à une audience publique.

Dans leur déclaration, les sénateurs Burr et Warner ont ajouté qu'ils s'attendaient à ce que chaque témoin dans cette affaire «travaille avec le Sénat de bonne foi».

Le comité du renseignement du Sénat est l'une des instances qui enquêtent sur l'ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016 aux États-Unis et sur ses liens potentiels avec l'équipe de Donald Trump. Le procureur spécial Robert Mueller et son équipe mènent leur propre enquête.

Difficile de savoir pourquoi le choix de M. Cohen de publier sa déclaration a provoqué cette réaction chez les élus. Le gendre de M. Trump, Jared Kushner, avait lui aussi dévoilé publiquement sa déclaration de 11 pages avant son entrevue avec le comité, qui s'est aussi tenue à huis clos.

Michael Cohen est resté dans les bureaux du comité pendant environ une heure et demie avant de sortir et de dire aux journalistes que le Sénat avait reporté l'entrevue. Il n'a pas précisé pourquoi, mais son avocat a déclaré que les responsables du comité avaient pris cette décision en raison des fuites dans les médias.

Entrevue sur un projet à Moscou

L'entrevue de l'avocat devait porter en partie sur le projet de construction d'une tour Trump à Moscou au moment où la campagne présidentielle de Donald Trump prenait forme.

Dans la déclaration obtenue par l'Associated Press, M. Cohen assurait que la transaction avait été abandonnée en janvier 2016, soit «des mois avant le début des primaires».

Il a martelé qu'il s'agissait «uniquement une transaction immobilière et rien d'autre».

Il a également mentionné qu'il n'avait été témoin d'aucune ingérence de la part de la Russie dans l'élection présidentielle américaine.