Un groupe de sénateurs américains, républicains et démocrates, a présenté vendredi un projet de loi destiné à empêcher l'expulsion des militaires transgenres de l'armée américaine.

Ce texte vise à bloquer la décision annoncée au mois de juillet par Donald Trump selon laquelle les personnes transgenres ne pourront plus servir dans l'armée américaine. L'ancien président Barack Obama avait décidé l'année dernière que l'armée devrait commencer à accueillir des recrues transgenres au 1er juillet 2017.

«Quand moins d'1% des Américains se portent volontaires pour servir dans l'armée, nous devrions accueillir tous ceux qui le souhaitent et sont à même de servir notre pays», a estimé le sénateur républicain John McCain, président de la commission de la Défense du Sénat et l'un des auteurs de ce projet de loi.

La loi empêcherait le Pentagone de démobiliser ou de refuser à quiconque de s'enrôler dans l'armée sur la base de son identité sexuelle et exigerait du ministère de la Défense une revue complète sur les recrues transgenres, d'ici la fin de l'année.

Le Pentagone a indiqué plus tôt dans la journée que le personnel transgenre peut continuer à servir et à s'enrôler dans l'armée jusqu'à l'année prochaine, le temps que l'exécutif détermine comment appliquer la décision du président américain.

Le ministre de la Défense américain Jim Mattis a ordonné l'élaboration d'un plan de mise en oeuvre qui sera soumis au président américain d'ici au 21 février 2018, a précisé le porte-parole du Pentagone, le colonel Rob Manning.

L'interdiction des personnes transgenres dans l'armée par Donald Trump a soulevé de nombreuses questions juridiques.

Plusieurs organisations comme OutServe-SLDN, qui travaille à mettre fin aux discriminations dans l'armée, Lambda Legal, une organisation de défense des droits civiques, ont déposé une plainte à laquelle s'est joint jeudi l'ancien chef d'état-major interarmées des États-Unis, l'amiral à la retraite Mike Mullen.

«Le jugement préalable de l'armée sur ce sujet ne doit pas être négligé et nous ne devons pas enfreindre les convictions des personnels qui défendent nos libertés, y compris ceux qui sont transgenres», a-t-il déclaré dans un communiqué.