Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson s'est entretenu jeudi matin à Londres avec la première ministre britannique Theresa May, première d'une série de rencontres sur la Libye et la Corée du Nord.

Les deux responsables ont également évoqué l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont Theresa May «a souligné l'importance pour éviter que l'Iran se dote d'armes nucléaires», selon un porte-parole britannique. Le président américain Donald Trump doit décider mi-octobre s'il «certifie» devant le Congrès américain que Téhéran respecte l'accord, ou s'il remet en cause ce texte cher aux Européens.

Le chef de la diplomatie américaine s'est ensuite réuni avec son homologue britannique Boris Johnson et un responsable français pour évoquer la coordination de l'aide après le passage de l'ouragan Irma aux Caraïbes ainsi que la crise nord-coréenne.

Le dernier essai nucléaire de Pyongyang a entraîné l'adoption lundi de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Rex Tillerson «ne perd jamais une occasion» de «souligner la nécessité d'accroître la pression sur la Corée du Nord afin de réunir tous les outils diplomatiques, militaires et économiques pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne», a expliqué à des journalistes un haut responsable du département d'État, Brian Hook. Les États-Unis et le Royaume-Uni sont d'accord sur le fait que «la communauté internationale doit continuer à faire pression de manière concertée sur le régime» de Kim Jong-Un, selon le porte-parole du gouvernement britannique.

Londres et Paris ont soutenu la fermeté de Washington à l'ONU, même si le projet de sanctions draconiennes initial a été amendé pour obtenir l'aval de la Chine et de la Russie, principaux partenaires de la Corée du Nord.

Européens et Américains étudient la possibilité de prendre d'ultérieures sanctions unilatérales.

L'émissaire de l'ONU pour la Libye Ghassan Salamé devait ensuite, jeudi après-midi, faire le point sur la situation dans ce riche pays pétrolier livré au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, lors d'une réunion ministérielle organisée par Boris Johnson à laquelle participeront, outre Rex Tillerson, des représentants français, italien, égyptien et des Émirats arabes unis.

Ces pays vont chercher à «surmonter l'impasse politique» en Libye, selon un communiqué du ministère britannique des Affaires étrangères.

«Nous espérons mettre l'accent sur la médiation menée par les Nations unies et sur le processus politique, leur donner un nouvel élan pour parvenir à rétablir l'unité en Libye», a confirmé le responsable américain, misant en partie sur le renouvellement des acteurs avec un nouveau secrétaire d'État américain, un nouvel émissaire de l'ONU et un nouveau secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

La Libye est «extrêmement fragmentée et l'absence de stabilité crée un espace pour les terroristes qui préparent des attaques contre l'Occident», a estimé Brian Hook. Il a espéré que ce «processus mené par les Libyens» sous la houlette de l'ONU permette d'«éviter une solution militaire».

Le chef du fragile gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj, et l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, ont accepté cet été une feuille de route sur un cessez-le-feu et l'organisation d'élections rapides.