Le parlement californien s'apprête à voter une loi qui avancerait la primaire présidentielle de l'État le plus peuplé du pays de juin à début mars, afin de donner à ce bastion démocrate «plus de poids» dans le scrutin.

Le projet de loi veut faire de la primaire californienne «l'une des premières du pays alors qu'elle (...) se tenait traditionnellement en juin, à la fin du calendrier des primaires», indique un communiqué commun du sénateur Ricardo Lara et du député Kevin Mullin, ses deux principaux promoteurs.

Le texte, qui a bénéficié d'un soutien des démocrates comme des républicains, devrait être soumis au vote du Congrès cette semaine, a indiqué Michael Soller, porte-parole du sénateur Lara.

La Californie, bastion démocrate, était reléguée, en raison du calendrier tardif de ses primaires, au statut d'étape de collecte de fonds pour les candidats, plus que de vecteur d'influence tant sur la sélection des candidats que des thèmes de campagne.

«La Californie est à l'avant-garde de la nation en termes de création d'emplois, lutte contre la pollution et protection des droits de tous ceux qui y vivent, et nos électeurs doivent être au coeur de l'élection présidentielle», affirme Ricardo Lara dans le communiqué.

«Il est temps que la Californie compte aux primaires», renchérit Kevin Mullin, ajoutant que le texte de loi peut donner «une voix proéminente aux électeurs californiens au moment où la viabilité et la solidité des candidats sont testées à l'échelle nationale».

Avancer les primaires californiennes pourrait avantager les candidats démocrates issus de cet État, à l'instar du maire de Los Angeles Eric Garcetti ou de la sénatrice Kamala Harris «s'ils décident de se présenter», estime Louis DeSipio, professeur de sciences politiques de l'université UC Irvine.

Cela leur donnerait une plus grande visibilité dans un vaste État où il est très coûteux de faire campagne.

Le communiqué rappelle qu'en 2008, la Californie avait avancé sa primaire présidentielle en février, «ce qui s'était traduit par la plus forte affluence d'électeurs depuis 1980».

Le site Politico remarque toutefois que «plus de 20 autres États avaient également avancé leur scrutin en réaction», noyant l'impact de primaires californiennes avancées, et que celles-ci n'avaient au final par déterminé l'issue de la course: Hillary Clinton avait gagné en Californie mais perdu la nomination du parti, remportée par Barack Obama.