Quinze États américains et la capitale fédérale Washington ont porté plainte mercredi contre la décision de l'administration Trump de mettre fin à la protection juridique dont bénéficient quelque 800 000 jeunes immigrés sans papiers, a indiqué le procureur général de l'État de New York.

Dans un communiqué, Eric Schneiderman a annoncé avoir déposé cette plainte devant le tribunal fédéral de Brooklyn au nom de la capitale Washington DC et de quinze États, dont plusieurs du nord-est (Connecticut, Massachusetts, Pennsylvanie), mais aussi du sud (Virginie, Caroline du Nord) ou de l'ouest du pays (Oregon, Washington, Hawaï).

La Californie, qui compte le plus grand nombre de ces jeunes surnommés «Dreamers», ne fait en revanche pas partie des États associés à cette plainte même si son procureur général s'est dit lui aussi «prêt à aller devant les tribunaux» pour les défendre.

La plainte argue que la décision annoncée mardi par le procureur général des États-Unis Jeff Sessions de mettre fin à la protection juridique dont ces jeunes bénéficient dans le cadre du programme DACA était contraire à la clause de la Constitution américaine prévoyant égalité de protection pour tous ses citoyens.

La décision du président Donald Trump «viole la clause car elle est discriminatoire envers les Dreamers d'origine mexicaine, qui représentent 78% des bénéficiaires du programme Daca», a fait valoir M. Schneiderman, en rappelant que quelque 42 000 bénéficiaires du DACA résidaient dans l'État de New York.

«Il est clair que la fin du DACA causerait beaucoup de tort économique à New York - et que cela résulte des préjugés anti-Mexicains du président Trump», a-t-il ajouté.

La décision de mettre un terme à ce programme qui permettait depuis 2012 à ces jeunes - arrivés enfants aux États-Unis avec leurs parents et pour la plupart parfaitement intégrés - d'étudier et de travailler, a suscité de vives critiques dans le monde politique et économique, et de nombreuses manifestations à travers le pays.

La Maison-Blanche a appelé le Congrès à légiférer dans les six mois pour sécuriser leur statut mais un compromis sur l'immigration, sujet qui divise Washington depuis des décennies, est loin d'être acquis.

Donald Trump a néanmoins assuré mercredi qu'un accord était possible.

«Je crois vraiment que le Congrès veut s'occuper de ce problème, je le crois vraiment, même les membres très conservateurs (...) Et s'ils ne le font pas, nous verrons ce que nous allons faire».